Les journalistes et leurs organisations syndicales sont mécontents; ils sont en attente depuis des mois de la nouvelle loi sur la protection des sources des journalistes, une des promesses du candidat François Hollande lors de sa campagne électorale.
Un projet, élaboré après plusieurs mois de travail avec les professionnels afin de compléter les dispositions de la loi votée sous le quinquennat précédent, demeure enfoui sur une étagère de l’Assemblée nationale.
La proposition de loi a été gelée peu avant le vote au Palais Bourbon sous pression du ministre de l’Intérieur de l’époque, Manuel Valls.
Les syndicats français avaient protesté à l’époque contre ce mauvais coup porté à la liberté de la presse.
Pour autant, ni le gouvernement Ayrault, ni ceux de Valls, ni le président de la République n’ont jugé utile de remettre sur le bureau de la représentation nationale le texte sur cette disposition essentielle pour le droit des journalistes.
Cette logique refléte-t-elle la volonté de ne pas remettre en cause les coups portés aux journalistes et au pluralisme des medias par Nicolas Sarkozy, l’ « ami » de tous les patrons des grands groupes privés de médias ?
Cette même logique « d’Etat » cacherait-elle d’autres objectifs moins avouables ?
La question vaut d’être posée car aujourd’hui rien n’a été fait pour sérieusement réformer le système des aides à la presse afin de garantir et préserver le pluralisme.
Pire on met en cause le devenir de l’AFP en sacrifiant volontairement la seule agence non anglo-saxonne aux règles du libéralisme (concurrence libre et non faussée), en amputant le budget de France Télévision, mettant ainsi en cause l’emploi de ses personnels et, en conséquence, la qualité de l’information.
Dans ce contexte, les syndicats français SNJ et SNJ-CGT dénoncent l’attaque récente de l’hebdomadaire Valeurs Actuelles contre nos deux confrères du quotidien Le Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, en publiant leurs sources supposées.
Cette situation est extrêmement préoccupante. C’est pourquoi à l’occasion de la journée européenne des syndicats de journalistes (DEBOUT POUR LE JOURNALISME) organisée à l’initiative de la Fédération européenne des journalistes (FEJ, 300.000 adhérents), les syndicats français SNJ et SNJ-CGT appellent le gouvernement et les parlementaires à inscrire le projet de loi à leur agenda, pour qu’enfin notre pays soit doté d’une loi véritablement protectrice des sources, sans laquelle, les journalistes sont en danger et les medias mis dans l’incapacité d’informer complètement les citoyens.
La loi sur la protection des sources des journalistes doit être votée sans plus tergiverser.
La Commission européenne a décidé lundi de renvoyer la France et l’Espagne devant la justice car elles refusent d’abolir des taxes imposées aux opérateurs télécoms pour financer la suppression de la publicité sur leurs télévisions publiques.
« La Commission européenne a décidé de traduire la France et l’Espagne devant la Cour de justice (de l’Union européenne) parce qu’elles continuent à imposer des taxes spécifiques sur le chiffre d’affaires des opérateurs de télécommunications en violation de la législation de l’UE », explique-t-elle dans un communiqué.
Une « taxe télécoms » avait été instaurée en mars 2009 en France et en septembre 2009 en Espagne. Dans les deux cas, elle sert à compenser le manque à gagner pour les télévisions publiques engendré par la suppression de la publicité. Ses recettes ont été évaluées l’an dernier à quelque 400 millions par an en France, et 230 millions en Espagne.
La Commission fait valoir que selon le droit européen des télécoms, les taxes imposées aux opérateurs « doivent être directement liées à la couverture des coûts de la réglementation du secteur », ce qui n’est ici pas le cas. Elle avait envoyé un dernier avertissement à ce sujet fin septembre à Paris et Madrid, leur donnant deux mois pour abolir leur taxe, « mais elles sont toujours en vigueur », souligne le communiqué.
La publicité est interdite après 20H00 sur France Télévisions depuis 2009. Cette interdiction devait initialement s’étendre progressivement au reste de la journée, mais le gouvernement a annoncé l’an dernier un moratoire jusque janvier 2014. Pour compenser, la France a décidé de taxer à 0,9% le chiffre d’affaires des sociétés du secteur des télécoms, quand il dépasse 5 millions d’euros. Les opérateurs de téléphonie et les fournisseurs d’accès à internet, rassemblés dans la Fédération française des opérateurs de télécoms (FFT), avaient contesté cette taxe dans une plainte auprès de la Commission.
En Espagne, où la publicité sur les télévisions et les radios publiques a été supprimée complètement, la taxe télécoms porte sur 0,9% des recettes brutes des opérateurs. La Commission européenne a parallèlement ouvert lundi une procédure d’infraction contre un troisième pays ayant instauré une taxe sur le secteur télécoms jugée illégale, la Hongrie. La « taxe spéciale » hongroise vise essentiellement à augmenter les recettes fiscales du pays. Budapest espère en retirer environ 220 millions d’euros par an.
Dans une « lettre de mise en demeure », Bruxelles met en doute sa légalité vis-à-vis du droit européen des télécoms. La Hongrie a deux mois pour y répondre. Si ses arguments ne suffisent pas à convaincre Bruxelles, elle risque en dernier recours, comme la France et l’Espagne, un renvoi devant la justice.
AFP
La FIJ appelle à sauver le World Service de la BBC
La Fédération internationale des journalistes et son groupe régional, la Fédération européenne des journalistes (FEJ) a appelé les journalistes en Europe et dans le monde à s’unir pour défendre l’emblématique BBC World Service, l’un des médias indépendants les plus importants du monde et qui a été une inspiration internationale pour les personnes luttant pour la liberté d’expression. Le World Service est en pleine lutte pour sa survie, selon l’affilié de la FIJ au Royaume-Uni, le syndicat national des journalistes (NUJ) qui présentera sa campagne pour défendre le service au Parlement britannique à Londres la semaine prochaine.
« La BBC a été un symbole depuis des décennies de la lutte pour la qualité et l’indépendance », a déclaré le Secrétaire général de la FEJ, Aidan White. « Mais des réductions de dépenses drastiques et la suppression de la BBC en ondes moyennes dans toute l’Europe sont une violente attaque envers le service public ». La FEJ rappelle que le réexamen des dépenses de la BBC impliquera la suppression de plusieurs services linguistiques, tandis que des pays comme la Russie, la Chine et l’Iran, qui pratiquent une ingérence politique dans le journalisme, investissent massivement dans le renforcement de leurs propres médias en langue étrangère.
Le 25 février, les programmes d’information à la radio en portugais pour l’Afrique, en serbe, en albanais et en espagnol pour l’Amérique latine ont déjà été supprimées. Le 4 mars le service macédonien disparu et à la fin du mois russe, le chinois, l’azéri, le vietnamien, le hindi, l’indonésien, le kirghize, le népalais et swahili seront également supprimés. A partir du 27 mars, la BBC va arrêter la transmission de son service de langue anglaise en moyennes ondes sur 648 kHz, et ne sera plus disponible en Europe que par satellite, câble et en ligne.
« La BBC World Service est plus que jamais nécessaire. Ces services fournissent des nouvelles indépendantes et de qualité dans des régions où de profonds changements politiques sont en cours « , a déclaré White. « Le marché seul ne peut pas fournir aux gens l’information dont ils ont besoin dans un environnement mondial des médias. C’est pourquoi un service public est essentiel. «
Le NUJ a organisé une réunion publique au Parlement le mardi 15 mars à la Chambre des communes (Londres) à 18:30 et encourage tous les supporteurs à se rendre au Parlement pour montrer leur soutien à la BBC World Service et au BBC Monitoring.