WASHINGTON,
Avec 79 voix contre 19, l’aval des sénateurs a ouvert la voie à un débat d’une semaine sur le projet, dernière étape avant qu’il ne soit soumis au vote du sénat. Et pour que le projet devienne loi, il faudra encore qu’il soit adopté par la chambre des représentants et signé par le président Barack Obama.
Le projet de loi de réforme sur la supervision des taux de change a été présenté par les sénateurs Charles Schumer et Sherrod Brown, et d’autres législateurs démocrates et républicains.
Avec pour objectifs de réduire le déséquilibre commercial entre les deux pays et de créer plus d’emplois aux Etats-Unis, cette loi obligerait le département américain du Trésor à désigner la Chine comme un « manipulateur de monnaie » et à donner le droit aux compagnies américaines d’imposer des droits de douane supplémentaires, par mesures de rétorsion, sur les produits importés venant de pays dont les monnaies ont été jugées « sous-évaluées ».
La Chine a déjà exprimé sa forte opposition au projet de loi, en demandant aux hommes politiques américains d’éviter d’accroître le protectionnisme commercial et de politiser la question du taux de change.
La loi américaine sur la devise chinoise fait plus de mal que de bien
WASHINGTON, 3 octobre. La loi présentée par le Sénat américain en représailles contre les supposées manipulations de change de la Chine n’aidera pas la création d’emplois aux Etats- Unis, mais aura des conséquences négatives, a rapporté lundi le Washington Post.
Le Sénat doit procéder lundi soir à un vote de procédure pour décider ou non de sanctions contre la Chine, accusée de sous- évaluer sa monnaie et de voler des emplois aux Américains.
« C’est une loi contre-productive », estime le Washington Post dans son éditorial, ajoutant que des sanctions contre la devise chinoise n’aideront pas à rééquilibrer le commerce américain ni à créer davantage d’emplois.
« Mettre fin au déficit commercial avec la Chine ne suffira pas nécessairement à résoudre le déséquilibre commercial global des Etats-Unis », indique ce journal, « En effet, d’autres pays à bas salaires (..) pourraient facilement prendre la place de la Chine ».
Le reportage note que les pièces de nombreux produits « chinois » sont déjà fabriqués ailleurs, importés en Chine pour y être assemblés puis réexportés vers les États-Unis. Seuls 20 à 30% de la valeur des produits chinois aux États-Unis seraient affectés par un renforcement du yuan, la devise chinoise, également dénommée renmibi.
En outre, la Chine effectue déjà une réévaluation progressive de sa devise, principalement parce qu’elle y est obligée pour juguler l’inflation dans son propre pays.
Cette manoeuvre du Congrès serait également néfaste à l’ économie mondiale, note l’article.
« L’économie mondiale a suffisamment de problèmes sans y ajouter le fossé commercial entre les Etats-Unis et la Chine », ajoute-t-il.
Xinhua
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