Pour la recherche ce n’est pas la fête

ZDS3546-900x720Mobilisation. Le collectif la Sciences en marche sensibilise le public et le gouvernement sur la nature des investissements

 A l’occasion de la fête de la science qui se tient dans l’hexagone jusqu’au 11 octobre pour vulgariser l’activité scientifique auprès du grand public, le collectif Sciences en marche s’est mobilisé hier à Montpellier Strasbourg, Toulouse et Lyon pour dénoncer la dégradation de la recherche en France.

« Nous sommes là pour partager avec les gens les problèmes rencontrés par les scientifiques, explique Guillaume Bossis chercheur en biologie au CNRS, un des fondateurs du collectif qui a vu le jour à Montpellier, l’idéologie de l’excellence amène des effets pervers. Les investissements dans la recherche se concentrent dans quelques secteurs au détriment de beaucoup d’autres alors que l’économie de ces secteurs reposent sur une recherche diversifiée qui se tarit. On ne peut pas mettre l’argent que dans la recherche finalisée sur le cancer ou l’Alzheimer, alors qu’on a besoin de comprendre comment marche le cerveau pour progresser. Couper le tuyau de la recherche fondamentale est un non sens

Si le projet de loi de finance 2016 affiche un budget au même niveau que l’année précédente, le discours ministériel reste peu audible. « Avec un peu plus de 7 mds d’euro consacrés aux programmes de recherches, ce n’est pas la fête commente Guillaume Bossis, Nous avons en France 50 000 doctorants employés en CDD et le nombre de poste pérenne ne cesse de réduire. Les doctorants sont une source de valeur importante pour l’industrie. L’Allemagne et la Grande Bretagne l’ont bien compris. En France, les DRH qui sortent des grandes écoles les considèrent comme des thésards. La culture du tout ingénieur conduit à un déséquilibre. On travaille sur le développement des produits qui existent et on prend du retard sur l’innovation rupture qui permet d’inventer de nouveaux produits. Alors que nous étions en la tête en matière de recherche, la France se situe désormais en milieu de tableau des pays de l’OCDE

L’Etat favorise le crédit impôt recherche (5,5 mds annuel) perçu comme un outil d’optimisation fiscale pour les grands groupes du CAC 40 sans se soucier des retombés réelles sur le secteur. Le collectif Sciences en marche se joindra à la mobilisation  du  16 octobre à Paris avec l’intersyndicale de l’enseignement supérieur et de la recherche contre la politique d’ austérité. Le financement que consacre la France à sa recherche, publique et privée, stagne autour de 2,25 % du PIB, bien loin de l’engagement de 3 % du PIB pris au niveau européen.

JMDH

Source : La Marseillaise 10/10/2015

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