Festival de Radio France.Voyage d’Orient ouvert sans céder à la barbarie

Sonya Yoncheva  opéra de clôture du festival Iris de Mascagni .  marc Ginot

Sonya Yoncheva opéra de clôture du festival Iris de Mascagni . marc Ginot

Région Occitanie

La 32e édition du Festival de Radio France Montpellier Occitanie s’achève sur un bilan positif à plusieurs égards. Elle confirme la reprise et l’avenir d’un grand festival engageant toutes les radios publiques françaises à inscrire leurs identités  – plus que leur marque – dans un mouvement de décentralisation. Il existe, quoi qu’on en dise, une différence fondamentale entre une présence physique et une liaison radio. L’expérience vaut  pour le vaste ensemble du personnel de la maison ronde concerné comme pour le public, dont le statut passe d’auditeur à spectateur, voire à celui acteur.

Au-delà de retombées médiatiques nationales et internationales conséquentes, le Festival de Radio France permet à la Région Occitanie (65% du budget global) d’affirmer son ambition culturelle en terme d’accessibilité à la culture avec 90% de propositions gratuites, et de qualité. Il en va de même pour les Villes et Départements, parties prenantes de l’événement et particulièrement pour Montpellier, lieu de naissance du festival .

Plus 4,2%  de fréquentation
Côté chiffres, l’édition  2016 enregistre une hausse globale de 4,2% avec un total de 101 000 spectateurs pour 171 événements contre 212 l’année dernière. Les 15 concerts payants (deux de moins qu’en 2015,) se situent essentiellement à Montpellier dans le répertoire lyrique et symphonique.   Ils affichent une hausse significative avec 22 000 places vendues. Sur ce segment, la programmation semble  trouver un équilibre entre le répertoire courant de bonne qualité sauf exception,  et des propositions plus rares et appréciées comme  le Zoroastre de Rameau ou Iris de Mascagni avec la soprano Sonya Yoncheva qui a fait l’unanimité en clôture.

Pour cette 32e édition, la qualité artistique n’a pas failli à la réputation acquise dans chacun des genres musicaux dont la diversité constitue une singularité majeure du festival. Le volet musique du monde gagnerait à être développé même s’il se trouve parfois au carrefour de la programmation jazz  accueillie au Domaine d’O. La programmation électro de Tohu Bohu sur le parvis de l’Hôtel de ville de Montpellier renouvelle son caractère attractif auprès du public jeune qui trouve, fort heureusement, des occasions de prolongation en ville après l’extinction précoce des feux officiels.

Pour leur 30e anniversaire, les Rencontres de Pétrarque ont donné du grain à moudre. Autour de son livre Le procès de la liberté, qui fait revivre les idées de liberté ouvrière et des révolutions sociales du XIXe siècle, l’historienne Michèle Riot-Sarcey, à introduit cinq jours de passionnants débats.

Le thème du Voyage d’Orient choisi cette année s’est illustré de différentes et belles manières comme lors du concert d’ouverture autour de Shéhérazade. Il a aussi été tragiquement rattrapé par l’actualité. Quelques concerts ont été affectés par des annulations mais l’art musical a dignement pris le dessus sur les interrogations et la culture sur la barbarie, en gardant le cap sur l’humanité, la diversité et l’avenir.

JMDH

Source : La Marseillaise 30/07/2016

Voir aussi : Actualité France, Rubrique Festival, rubrique Musique, rubrique Montpellier,