Niger : Enlèvement des Français, à qui profite le crime ?

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A long terme, le coup d’éclat d’Al-Qaida Maghreb islamique dans le Nord du pays pourrait bien servir l’intérêt de la France. Elle pourra ainsi légitimer sa volonté de contrôler militairement la région, estime Aïr Info, titre influent d’Agadez.

Au secours ! Un grand complot se trame sur le dos du Niger. Ce qui s’est passé à Arlit dans la nuit du mercredi au jeudi 16 septembre [Cinq Français, un Malgache et un Togolais ont été enlevés. Une action revendiquée par AQMI (Al-Qaida Maghreb islamisé)] prend une sale tournure pour le Niger et les Nigériens, pour leur amour-propre et leur souveraineté. C’est comme si une machine de diabolisation de l’image du Niger et celle d’une frange de sa population était en branle pour servir et légaliser des intérêts impérialistes qui ne disent pas leur nom. Depuis l’enlèvement spectaculaire de cinq Français et de leurs deux collaborateurs africains à Arlit, des médias occidentaux et autres oiseaux de mauvais augure ne cessent de jeter l’opprobre sur notre vaillante armée ; sur nos frères touaregs et, le comble, sur notre système de sécurité. Même les sociétés de gardiennage appartenant à des ex-chefs rebelles ne sont pas épargnées !

Le Niger subit de plein fouet les conséquences d’une guerre qui ne le regarde point ! Une guerre d’intérêts inavoués entre les « fous de Dieu » et « les gourmands d’uranate ». Parce que la France de Sarkozy et AQMI ont un problème à régler entre eux, ils choisissent curieusement le terrain Niger pour s’affronter, portant de ce fait un rude coup à la stabilité de notre cher pays et surtout à la survie d’une région alanguie par des années d’insécurité. Qui en veut réellement aux intérêts de la France au Niger ? Qui a intérêt à ce qu’il y ait désordre dans la partie septentrionale de notre pays ? Est-ce que réellement la France et ses alliés veulent en finir avec le phénomène AQMI au Sahel ?

Au lieu de critiquer la négligence et l’imprudence de la société française AREVA, des personnalités françaises n’ont pas hésité à jeter leur fiel sur la défense sécuritaire au Niger et sur les ex-combattants touaregs, qu’ils qualifient à tort de « complicités locales » ! Les Touaregs ne sont pas des terroristes. Non ! Ils ne sont pas non plus complices des terroristes ! Il faut absolument que l’amalgame qui se fait sur cette affaire s’arrête. Pourquoi veut-on absolument faire croire que la région d’Agadez est invivable maintenant alors qu’elle a servie pendant plus de quarante ans d’espace libre et tranquille à une France prédatrice de notre uranium ? Pourquoi l’impossibilité de cette exploitation commence curieusement au moment où le Niger souverain diversifie ses partenaires ? Qui a intérêt aujourd’hui à ce que l’ordre défaille au nord Niger ? En tous cas, pas les autorités de notre pays et encore moins ces populations meurtries !

Ceux qui veulent aujourd’hui que le désordre s’installe sont ailleurs ! Ils ne sont ni Nigériens ni amis des Nigériens ! Voilà pourquoi, une dynamique est en marche : celle de ternir l’image de ce beau pays qu’est le Niger. En jetant l’opprobre sur les touaregs d’Agadez en particulier et le Niger en général, un lobby sans foi ni loi veut rendre notre pays infréquentable aux autres amis du Niger pour protéger ses arrières, c’est-à-dire ses intérêts tapis sous le sol d’Agadez. Des indicateurs sont là pour le prouver : Agadez est passée de la zone orange à la zone rouge. Tous les Français qui travaillent à Arlit ont quitté la région. Presque tous les pays occidentaux interdisent la destination Agadez par crainte de représailles terroristes.

Qui nous dit aujourd’hui que certaines sociétés minières œuvrant au Niger et Aqmi n’ont pas le même objectif ? Celui de déstabiliser notre région pour empêcher que des nouvelles sociétés exploitent un périmètre légalement acquis ? Après cette phase de diabolisation de la région d’Agadez, qui s’opposera demain à ce que des militaires étrangers au nom de la prétendue sécurité de leurs concitoyens installent leur base quelque part dans l’Aïr ou le Ténéré ? Qui trouvera à redire au Niger si, au nom de la lutte contre les terroristes d’Aqmi, des services de renseignement extérieurs violent jusqu’à l’intimité des campements nomades ? On comprendra trop tard que cette présence, outre qu’elle ait aliéné notre souveraineté, a sapé aussi ce beau projet d’intégration sous-régionale si cher à nos pays qui se matérialise par le biais de la route transsaharienne !

En un mot, il serait bien de se demander si la lutte contre AQMI et sa nébuleuse n’est pas un bon prétexte pour faire d’Agadez une nouvelle base militaire étrangère ? Tous ces kidnappings, toutes ces frappes des grottes d’AQMI, le tapage médiatique autour de ces enlèvements ne militent-ils pas pour une seule chose : le contrôle de nos ressources minières par des pays étrangers ? En diabolisant notre pays, on en fera très facilement ensuite une nouvelle colonie où régnera un seul ou deux maîtres, avides de pétrole et d’uranate ! Nigériens de tous bords, disons non à ce complot qui n’est que le résultat de manipulations et d’ingérences voulant aliéner à jamais notre droit à la souveraineté nationale.

Salif Bah

Voir aussi : Rubrique Niger, Coup d’Etat contre Tandja, Rubrique Afrique, La Françafrique se porte bien,

Sarkozy à Kinshasa pour : « promouvoir la paix dans l’Afrique des Grands lacs »

M. Sarkozy est arrivé à Kinshasa pour une courte visite au cours de laquelle, il affiche sa volonté d’apporter sa pierre à la résolution du conflit qui ravage l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).

Il doit ensuite se rendre à Brazzaville et à Niamey, à l’occasion d’une mini-tournée africaine destinée à illustrer les liens rénovés qu’il veut instaurer avec le continent noir.

Il a été accueilli à l’aéroport de Kinshasa par le Premier ministre de RDC, Adolphe Muzito. Nicolas Sarkozy devait d’abord s’entretenir avec le président Joseph Kabila au Palais de la Nation avant de prononcer un discours devant les deux chambres du Parlement congolais réunies en Congrès.

L’essentiel du menu du court séjour de Nicolas Sarkozy sur la rive gauche du fleuve Congo doit être consacré à une très controversée proposition de paix française pour la région des Grands lacs.

En janvier, il avait esquissé les contours d’une « nouvelle approche » pour tenter de mettre un terme à la guerre qui ravage la province du Kivu (est) en suggérant un « partage des richesses » minières qui y regorgent entre la « grande » RDC et son « petit » voisin le Rwanda.

Ses propos ont suscité un tollé à Kinshasa, où le président français a été accusé de vouloir démembrer le territoire de l’ex-Zaïre au profit de l’ennemi rwandais qui a mené deux guerres sur son territoire depuis 1996 et soutenu activement des rébellions. Son idée d’une exploitation conjointe des ressources naturelles du Kivu a été abandonnée au profit d’une série de « projets concrets » qu’il doit préciser lors de sa visite.

Selon la présidence française, Nicolas Sarkozy, qui est escorté de chefs d’entreprises, doit également plaider pour un renforcement de la présence économique tricolore dans le plus grand pays francophone du monde, après la France.

Courte escale au Niger

M. Sarkozy mettra vendredi le cap sur le Niger. Un « stop » de quelques heures où il sera question de démocratie, à quelques mois de la fin prévue du dernier mandat du président Mamadou Tandja, mais surtout d’uranium.

Le numéro un mondial du nucléaire Areva vient de signer un contrat pour exploiter la mine géante d’Imouraren (nord). Pour casser l’image d’une France « prédatrice« , le chef de l’Etat participera, avec la PDG du groupe français Anne Lauvergeon, à une réunion de la section locale de l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE).

« L’idée est de montrer que, si la France a des intérêts économiques au Niger, ils bénéficient le plus possible au développement du pays et de sa population« , proclame l’Elysée.

Source : Jeune Afrique

Greenpeace demande à Sarkozy de revoir

sa position sur les forêts

Lors d’une visite en juillet 2007 au Gabon, Nicolas Sarkozy avait estimé, tout en assurant qu’il ne fallait pas « piller » la forêt africaine, que les forêts du bassin du fleuve Congo étaient « une ressource extraordinaire« .

Greenpeace « espère que la perception des forêts tropicales africaines par le président français a changé » car « cette déclaration choquante signifiait la poursuite par la France d’une politique tournée vers le soutien financier à l’exploitation industrielle des forêts tropicales et l’encouragement au pillage des ressources naturelles au détriment des populations forestières, de la biodiversité et du climat« .

L’ONG appelle ainsi la France à « passer d’une logique d’exploitation à une logique de protection des forêts » et attend qu' »elle devienne le champion de la protection des forêts africaines au sein des enceintes internationales sur les changements climatiques« .

Les forêts de la RDC sont « d’abord et avant tout un cadre de vie et un moyen de subsistance de millions de Congolais, une biodiversité irremplaçable, mais également un atout majeur pour le pays et la planète en matière de lutte contre les changements climatiques« , estime encore l’organisation.

Les forêts du bassin du Congo, rappelle Greenpeace, constituent le deuxième « poumon » de la planète après l’Amazonie.

Source : Greenpeace

Voir aussi : Rubrique Afrique Sarkozy au Gabon et au Rwanda, Sarkozy et la Françafrique