Climat : coulisses de la conférence COP 21 (3) les négociateurs comptent les virgules du texte final en ignorant la société civile et la réalité
Comme dans une très ancienne publicité pour un grand magasin parisien « Il se passe toujours quelque chose dans les salles de la COP 21 ».
Dans les espaces réservés aux associations, aux groupes de pression divers et variés, aux organisations nationales et internationales, aux petites nations qui coulent dans les mers sans réussir à se faire entendre, l’urgence est omniprésente ; grâce aux organismes innombrables qui parlent concrètement de la situation des océans, des forêts, des glaciers qui fondent, de l’agriculture différente, de la biodiversité, de la disparition des ours blancs, des cris d’alarme des peuples indigènes ou des premiers réfugiés climatiques. De rares journalistes bien seuls viennent écouter la litanie des malheurs qui affectent la planète. Effervescence et accumulations d’informations qui martèlent la réalité et rappellent que le réchauffement climatique « c’est maintenant » et non pas pour les années 20, 30 et 50 ou pour la fin du siècle. Les observateurs accrédités expliquent tout ce qu’ils observent depuis des années et les scientifiques comme le climatologue Jean Jouzel rappellent que leurs calculs les plus pessimistes restent à l’ordre du jour et que la limite des deux degrés est déjà atteinte dans des nombreuses régions du monde…Plus que jamais les contacts entre les responsables politiques qui n’osent rien faire et les représentants d’une société civile qui ne sait plus quoi dire ou faire, sont rompus ou impossibles. Une seule obsession : l’accord à tout prix, même s’il ne rime à rien.
Quand les journalistes réussissent à se glisser dans les groupes de discussions de diplomates avant de se faire virer manu militari car le « cuisine interne ne doit pas être goûtée, ils constatent que la réalité de la planète et des envolées écologiques des chefs d’Etat et de gouvernement Ne sont pas à leur ordre du jour. Ils n’ont qu’une hantise, les voyageurs de commerce du climat : se débarrasser le plus rapidement possible des quelques 1500 parenthèses et autres restrictions qui ornent et hachent les 54 pages du texte qui reste en discussion et qui doit en principe être prêt, au moins en partie, avant samedi prochain. De virgules en crochets, de verbes conjugués au conditionnel en phrases alambiquées destinées à noyer ce qui reste de poissons dans la mer épuisée, ils s’efforcent de rédiger des compromis qui feront plaisir à tout le monde sans rien décider. Et surtout en évitant toute contrainte et tout contrôle. L’exercice n’est pas facile, mais ils y travaillent tous d’arrache-pied pour que soit affiché le 11 décembre prochain un accord en trompe-l’œil qui pourrait (pourra…) faire illusion. Avec la bénédiction des pays riches soulagés et des pays du Sud résignés à grignoter quelques maigres subventions. Lesquelles seront récupérées par les entreprises des pays industrialisés
A se demander aussi à contempler les contorsions des négociateurs, si ces diplomates de la synthèse ont écouté les déclarations enflammées de leurs dirigeants qui ont rivalisé de lyrisme pour annoncer la fin du monde à la tribune de la COP 21. Car dans les échanges qui se succèdent depuis dimanche dans les arrière cuisine de la négociation, il n’est plus jamais question de la peine des habitants de la terre et des destructions de l’environnement.
A se demander aussi, combien de chefs d’Etats et de gouvernement sont intimement et réellement persuadés que l’urgence climatique est une réalité autre que politique…
M. Sarkozy est arrivé à Kinshasa pour une courte visite au cours de laquelle, il affiche sa volonté d’apporter sa pierre à la résolution du conflit qui ravage l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Il doit ensuite se rendre à Brazzaville et à Niamey, à l’occasion d’une mini-tournée africaine destinée à illustrer les liens rénovés qu’il veut instaurer avec le continent noir.
Il a été accueilli à l’aéroport de Kinshasa par le Premier ministre de RDC, Adolphe Muzito. Nicolas Sarkozy devait d’abord s’entretenir avec le président Joseph Kabila au Palais de la Nation avant de prononcer un discours devant les deux chambres du Parlement congolais réunies en Congrès.
L’essentiel du menu du court séjour de Nicolas Sarkozy sur la rive gauche du fleuve Congo doit être consacré à une très controversée proposition de paix française pour la région des Grands lacs.
En janvier, il avait esquissé les contours d’une « nouvelle approche » pour tenter de mettre un terme à la guerre qui ravage la province du Kivu (est) en suggérant un « partage des richesses » minières qui y regorgent entre la « grande » RDC et son « petit » voisin le Rwanda.
Ses propos ont suscité un tollé à Kinshasa, où le président français a été accusé de vouloir démembrer le territoire de l’ex-Zaïre au profit de l’ennemi rwandais qui a mené deux guerres sur son territoire depuis 1996 et soutenu activement des rébellions. Son idée d’une exploitation conjointe des ressources naturelles du Kivu a été abandonnée au profit d’une série de « projets concrets » qu’il doit préciser lors de sa visite.
Selon la présidence française, Nicolas Sarkozy, qui est escorté de chefs d’entreprises, doit également plaider pour un renforcement de la présence économique tricolore dans le plus grand pays francophone du monde, après la France.
Courte escale au Niger
M. Sarkozy mettra vendredi le cap sur le Niger. Un « stop » de quelques heures où il sera question de démocratie, à quelques mois de la fin prévue du dernier mandat du président Mamadou Tandja, mais surtout d’uranium.
Le numéro un mondial du nucléaire Areva vient de signer un contrat pour exploiter la mine géante d’Imouraren (nord). Pour casser l’image d’une France « prédatrice« , le chef de l’Etat participera, avec la PDG du groupe français Anne Lauvergeon, à une réunion de la section locale de l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE).
« L’idée est de montrer que, si la France a des intérêts économiques au Niger, ils bénéficient le plus possible au développement du pays et de sa population« , proclame l’Elysée.
Source : Jeune Afrique
Greenpeace demande à Sarkozy de revoir
sa position sur les forêts
Lors d’une visite en juillet 2007 au Gabon, Nicolas Sarkozy avait estimé, tout en assurant qu’il ne fallait pas « piller » la forêt africaine, que les forêts du bassin du fleuve Congo étaient « une ressource extraordinaire« .
Greenpeace « espère que la perception des forêts tropicales africaines par le président français a changé » car « cette déclaration choquante signifiait la poursuite par la France d’une politique tournée vers le soutien financier à l’exploitation industrielle des forêts tropicales et l’encouragement au pillage des ressources naturelles au détriment des populations forestières, de la biodiversité et du climat« .
L’ONG appelle ainsi la France à « passer d’une logique d’exploitation à une logique de protection des forêts » et attend qu' »elle devienne le champion de la protection des forêts africaines au sein des enceintes internationales sur les changements climatiques« .
Les forêts de la RDC sont « d’abord et avant tout un cadre de vie et un moyen de subsistance de millions de Congolais, une biodiversité irremplaçable, mais également un atout majeur pour le pays et la planète en matière de lutte contre les changements climatiques« , estime encore l’organisation.
Les forêts du bassin du Congo, rappelle Greenpeace, constituent le deuxième « poumon » de la planète après l’Amazonie.