Festival Résurgence. Esprit ouvert dans l’espace public

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Compagnie Kiaï «Cri» Photo DR

Pour la seconde édition, le festival Résurgence affiche ses couleurs en invitant à la découverte des arts vivants du 21 au 24 juillet.

Théâtre de rue, concerts, cirque une trentaine de spectacles portés par une vingtaine de compagnies investiront les rues de Lodève pour la seconde édition du Festival Résurgence cet été.  Le terme  « résurgence » fut probablement choisi pour réaffirmer la volonté de la Communauté de communes du Lodévois Larzac de maintenir une offre culturelle de qualité après la disparition du festival de poésie Voix de la Méditerranée en 2015 pour des raisons budgétaires. «  Lodève a été nourrie par la poésie durant de nombreuses années et continue de l’être à travers le Printemps des poètes, indique le directeur des affaires culturelles Franck Loyat,  Nous avons repensé un événement culturel  recentré sur les arts vivants avec certes moins de moyens, mais en maintenant le rapport entre l’art et l’espace public.» L’année dernière, la première édition  a rassemblé 8 000 spectateurs (un quart en provenance de la communauté de communes, et 50% d’Héraultais). Ce succès  ouvre de belles perspectives

Soutien à  la création

Résurgence profite de la fraîcheur de la nouveauté et s’affirme « comme une preuve de la capacité du territoire à rebondir même dans les situations les plus difficiles », souligne la maire de Lodève, Marie-Christine Bousquet. Le festival donne aussi l’occasion de découvrir le riche patrimoine de Lodève.

Avec le sourire, si l’on suit La vaste entreprise, dans sa fausse visite de la ville. Cette compagnie utilise des éléments réels comme point de départ de leurs créations. Le groupe partira bien du monument aux morts. Les guides vous souhaitent une bonne visite en  prévenant d’entrée que tout va bien se passer même si vous n’apprendrez rien et qu’il est conseillé à tous de rester groupés…

Autre déambulation proposée par les quatre comédiens du Groupe Tonne, Ae-Les années, s’inspire de l’univers littéraire d’Annie Ernaut concentré sur le matériau autobiographique sans enluminure et à la fois très ouvert sur le monde réel qui nous entoure. Départ place de la république.  «La Place» justement, qui est aussi le nom du roman d’ Ernaut couronné par le Prix Renaudot.

Gratuité et petits prix

La majorité des spectacles sont gratuits à l’exception de Cirques Rouages pour son spectacle Sodade une fable circassienne et musicale  qui se déroule comme un rêve éveillé sur fil infini. De la création Gravitty.0 du chorégraphe Yann Lheureux qui allie dans cette pièce danse contemporaine et  acrobatie et du concert d’Anass Habib  jeune Syrien  accompagné de quatre  musiciens pour un concert de chants sacrés et profanes  associant les répertoires des chants arabes soufis, des chants maronites syriaques, et des chants sépharades andalous dans la Cathédrale de Lodève.

En se positionnant  sur la création,  en la soutenant comme elle le fait avec  la compagnie Nocturne  en résidence sur le territoire, le festival  joue la carte du développement culturel qualitatif à l’échelle locale en tentant de répondre aux attentes d’un public exigeants, sans oublier la convivialité.

 JMDH

Source La Marseillaise 21/05/2016

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Festival Voix de la Méditerranée. Plume poétique sous le plomb de l’austérité

downloadFestival. A Lodève, la mobilisation pour les Voix de la Méditerranée ne désarme pas. La voilure de l’événement devrait se réduire avec l’espoir que le vent vienne.

Rarement une ville de moins de 10 000 habitants aura fait une telle place à la poésie. Cette fenêtre ouverte sur les cultures méditerranéennes dans l’esprit d’un vivre ensemble participatif semble avoir atteint ses objectifs auprès des citoyens comme au sein des différentes appartenances culturelles présentes sur le territoire.

Depuis mi-janvier, date à laquelle la Communauté de communes du Lodèvois-Larzac préconisait un gel de l’organisation, les qualités du festival sont à l’origine d’une mobilisation pour le maintien des Voix de la Méditerranée sur ce territoire. Lancée par l’association Voix amies de la Méditerranée, la pétition de soutien à cet événement singulier a recueilli à ce jour 6 000 signatures.

« L’équipe du festival travaillait depuis plusieurs mois sur le prochain festival, explique la présidente de l’association Danielle Poletti, alors nous nous sommes invités au Conseil communautaire pour en savoir plus et nous avons appris que les élus travaillaient à un projet culturel de substitution. Les poètes coûtent trop cher… »

Les menaces se confirment dans un communiqué daté du 3 février de ladite Communauté de communes : « Oui, la situation est difficile. Oui, les Voix telles que nous les avons connues, n’existeront plus. »

Mais il en faut plus pour désarmer les amis du festival qui organisent des marches dans la ville. « Le festival dispose d’une véritable identité. Durant la manifestation les gens ouvrent leur cour, hébergent des poètes chez eux. Grâce à cet événement des écrivains et des artistes sont venus s’installer aux alentours de Lodève. On est sur une vraie dynamique y compris économique », défend Danielle Poletti.

« En annonçant une subvention de 70 000 euros le président André Vezinhet prend une position de principe pour maintenir une ambition culturelle de qualité sur cette partie du territoire, souligne le vice-président du Conseil général, en charge de la culture Jacques Atlan. Nous souhaitons que le festival se poursuive mais notre contribution sera-t-elle suffisante ? »

Cela, c’est encore difficile de le dire. La Communauté de communes Lodévois et Larzac appuie globalement sa décision sur la baisse des dotations de l’Etat estimée à 1,9 million d’euros sur 3 ans. Durement frappée par les restrictions budgétaires, elle juge indispensable de faire 400 000 euros d’économie en 2015.

« J’ai engagé une démarche auprès de l’Etat et des parlementaires sur cette question car j’estime que nous sommes anormalement impactés par les réductions budgétaires qui passe de 1 million à 150 000 euros, indique la présidente et maire de Lodève Marie-Christine Bousquet :

 » Notre politique culturelle reste un objectif prioritaire mais nous sommes contraints de faire des choix. Dans ce cadre, je me dois de privilégier la dimension structurelle avec la rénovation du Musée de Lodève et la construction d’une médiathèque qui bénéficieront à la population toute l’année. Notre contribution au festival sera réduite. Elle passe cette année de 260 000 à 100 000 euros. Ce qui permettra de maintenir la manifestation mais sous une forme plus modeste. »

On le dit sans odeur il est souvent dévastateur…

JMDH

Source L’Hérault du Jour : 14/02/2015

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