Le Pakistan à la recherche d’un nouveau chef pour sa puissante armée

le general Ashfaq Kayani-

Le general Ashfaq Kayani

Islamabad — Après la première transition démocratique de son histoire, le Pakistan s’apprête à prendre une décision tout aussi cruciale avec le remplacement du chef de son armée, l’institution la plus puissante de ce pays en théorie allié des Etats-Unis dans leur « guerre contre le terrorisme ».

Le général Ashfaq Kayani, nommé en 2007 à la tête de l’armée, puis reconduit en 2010 pour un mandant de trois ans, a annoncé dimanche qu’il allait tirer sa révérence le 29 novembre prochain coupant court aux rumeurs selon lesquelles il cherchait à s’accrocher à son poste.

Sa déclaration ouvre officiellement la course à la chefferie d’une armée de 600.000 hommes confrontée à des défis internes, allant de la montée en puissance des talibans pakistanais à son crédit entamé par le raid de la CIA contre Oussama Ben Laden à Abbottabad, où est établi la principale académie militaire du Pakistan.

A quoi s’ajoutent des enjeux externes comme les relations avec les Etats-Unis et l’Inde rivale, et le rôle du Pakistan dans le futur de l’Afghanistan après le retrait des forces de l’Otan.

Selon des analystes pakistanais, le nouveau chef maintiendra une approche pragmatique avec les Etats-Unis, premier bailleur étranger de l’armée, et tentera aussi de ne pas contrecarrer les efforts politiques pour améliorer les relations indo-pakistanaises.

Un choix stratégique

Le Premier ministre Nawaz Sharif choisira sous peu le nouveau chef de l’armée parmi une liste de candidats fournie par le général Kayani.

Or, M. Sharif, élu en mai Premier ministre pour la troisième fois, devra se montrer prudent, après avoir promu Pervez Musharraf chef des armées à la fin des années 90. Le général Musharraf l’avait remercié en le renversant quelques mois plus tard….

Lors des élections législatives de mai, qui ont permis pour la première fois de l’histoire du pays à un gouvernement issu des urnes de passer le flambeau à un autre après avoir complété un mandat de cinq ans, le général Kayani s’était tenu à l’écart de la joute politique.

« Le mandat de Kayani à la tête de l’armée représente un pas en avant pour la transition démocratique au Pakistan car il a établi une nouvelle référence en dépolitisant le rôle de chef de l’armée », dans un pays ayant connu trois coups d’Etat depuis sa création en 1947, estime l’analyste pakistanais Imtiaz Gul.

Un chef pro-américain

Dans le cercle des intimes, quatre noms circulent pour prendre la relève du général Kayani, dont le lieutenant général Haroon Aslam, chef de la logistique de l’armée qui avait pris part à l’opération militaire contre les rebelles talibans dans la vallée de Swat (nord-ouest) en 2009.

Le général Rashad Mehmood, actuellement chef d’état-major, le lieutenant général Raheel Sharif, chef de l’entraînement et de l’évaluation du personnel, et Tariq Khan, ancien chef des paramilitaires dans le nord du pays ayant mené de nombreuses opérations de contre-insurrection, font aussi partie des favoris.

Malgré des relations houleuses entre le Pakistan et les Etats-Unis, Washington soupçonnant entre autres Islamabad de jouer un « double jeu » dans la lutte contre les combattants islamistes comme l’a démontré l’épisode d’Abbottabad, l’armée pakistanaise reçoit toujours l’aide financière de son allié américain.

Au cours de la dernière décennie, Washington a fourni plus de 23 milliards de dollars en aide au Pakistan, principalement militaire, selon les données du Congrès américain.

« Aucun chef de l’armée ne peut être anti-américain, car l’armée dépend en grande partie de l’aide américaine pour l’équipement et le soutien technique », explique Talat Masood, un général à la retraite. « Chacun des quatre candidats cités maintiendra des relations… » avec les Etats-Unis, pense-t-il.

Le prochain chef de l’armée cherchera certainement à « normaliser les relations avec l’Inde » afin de concentrer ses ressources sur les zones tribales près de la frontière afghane, sanctuaire des talibans pakistanais qui multiplient depuis leur création en 2007 les attaques contre les forces pakistanaises, estime M. Masood. « L’armée ne peut être engagée sur deux fronts à la fois », résume-t-il.

Ce qui reste moins clair toutefois est de savoir ce que peut faire l’armée pour juguler l’influence des insurgés locaux. Le général Kayani soutient l’offre de dialogue du gouvernement aux insurgés, mais le soutien populaire à cette politique de la main tendue s’est érodé depuis une vague récente d’attentats.

 Nasir Jaffry

Source AFP

Voir aussi : Rubrique Pakistan, rubrique Etats-Unis, rubrique Politique internationale, On Line, Les USA débloquent 1,6 Md $ d’aide au Pakistan,

Ben Laden était-il « une carte dans le jeu pakistanais » ?

Une carte à jouer du Joker. Photo Myklroventine/Flickr/CC.

Ce n’est pas tapi au fond d’une caverne des zones tribales que Ben Laden a été retrouvé, mais dans une demeure sécurisée d’un quartier peuplé de militaires à Abbottabad, à moins de 100 km d’Islamabad. De quelles complicités l’homme le plus recherché au monde a-t-il bénéficié ? Jean-Luc Racine, directeur de recherches au CNRS, au centre d’études de l’Inde et de l’Asie du Sud, analyse le rôle et les motivations du Pakistan dans l’attaque contre le leader d’Al Qaeda.

Lorsqu’il a été attaqué, Ben Laden se trouvait dans une maison protégée par une grande enceinte dans une ville qui abrite une base militaire de l’armée pakistanaise. Cela relance les suspicions sur les liens entre le Pakistan et Al Qaeda…

Le chercheur Jean-Luc Racine

La situation est très opaque. Nous sommes depuis des années dans un jeu d’ombres qui bien sûr posait problème aux autorités américaines. Celles-ci ont fait part récemment de leur « impatience stratégique » aux responsables de l’armée pakistanaise, avec qui les contacts sont très réguliers. On ne sait pas encore exactement ce qui s’est passé. Mais difficile de croire que Ben Laden ait pu vivre à quelque 60 kilomètres d’Islamabad sans que personne de l’Inter-services intelligence (ISI), – les services secrets pakistanais, qui dépendent de l’armée – n’en sache rien.

Comme toujours avec les services pakistanais, cet état de fait traduit des manœuvres très complexes, qui restent en partie sujettes à interprétation : d’un côté, Ben Laden échappe aux traques américaines pendant près de dix ans ; de l’autre, le Pakistan, sous Pervez Musharraf, au pouvoir de 1999 à 2008, a livré beaucoup de responsables importants d’Al Qaeda, dont Khalid Sheikh Mohammad, le « cerveau » du 11 Septembre. Il faut aussi rappeler qu’Al Qaeda a plusieurs fois condamné les responsables pakistanais comme traîtres à l’islam, tout cela dans un contexte où les talibans pakistanais, retournés contre le pouvoir d’Etat, ont mené dans le pays des vagues très meurtrières d’attentats terroristes depuis des années.

On peut imaginer que les services pakistanais aient en quelque sorte gardé en réserve la carte Ben Laden, non parce qu’ils soutiennent sa ligne, mais pour peser dans leurs relations compliquées avec les Etats-Unis. Le véritable enjeu pour eux étant la relation à l’Inde et à l’Afghanistan, un Afghanistan où ils entendent retrouver une influence amoindrie depuis le 11 Septembre et la chute des talibans afghans.

Pourquoi avoir alors permis aux Etats-Unis d’attaquer le lieu où se trouvait Ben Laden ?

Il paraît peu vraisemblable que les services secrets pakistanais n’aient pas été au courant de l’attaque commanditée par les Etats-Unis (d’autant que le commando est venu d’Afghanistan). A tout le moins, ils savaient que les Américains étaient sur la piste de Ben Laden. Et le président Obama s’est félicité, sans précision, de la coopération pakistanaise à cet égard. Bien sûr, vu le degré d’anti-américanisme au Pakistan, il est difficile pour le pouvoir, civil ou militaire, de s’afficher en première ligne dans cette affaire. Mais d’un autre côté, une partie de l’opinion va crier à la violation de la souveraineté nationale si les Américains y sont allés seuls.

Il est possible que le Pakistan ait décidé de livrer Ben Laden aux Américains, non seulement en raison des pressions accrues de Washington, mais aussi parce qu’une part décisive de la stratégie d’Obama en Afghanistan est de dissocier les talibans afghans, avec qui les négociations sont envisageables, d’Al Qaeda. Ce groupe terroriste étant bien la cible-clé d’Obama, comme il l’a encore récemment rappelé.

En affaiblissant Al Qaeda, le Pakistan gagne ainsi sur deux fronts : d’une part, il amoindrit une menace pesant sur la sécurité pakistanaise, de l’autre il renforce sa position sur le grand échiquier discret sur lequel se joue en coulisses le futur de l’Afghanistan, et donc le futur de l’influence pakistanaise en Afghanistan, à l’heure où l’on discute du calendrier de retrait des forces de l’Otan.

Or, pour Islamabad, la carte afghane est essentielle, afin d’éviter la prise en tenaille entre l’Inde et un Afghanistan où les Indiens seraient influents – et leur influence s’est accrue sous la présidence d’Hamid Karzai…

En 2008, David Petraeus, commandant des forces internationales en Afghanistan, avait déclaré pour la première fois qu’un lien étroit existait entre les talibans pakistanais, afghans et Al Qaeda. La même année, un nouveau responsable des services secrets pakistanais était nommé, Ahmad Shuja Pasha. Quelle a été l’influence de Washington sur cette nomination ?

Il semble bien que la nomination du général Pasha en 2008 s’inscrive dans les consultations qui ont eu lieu en 2007 avec Washington quand le général président Musharraf a dû abandonner ses responsabilités à la tête de l’armée, au bénéfice du général Kayani (lui même ancien directeur de l’ISI) et qui ont eu lieu de nouveau en 2008, après que Musharraf fut contraint par l’opinion d’abandonner la présidence de la République. Le général Nag, successeur de Ashfaq Pervez Kayani à la tête d’ISI, aura donc été en poste peu de temps, pour laisser la place à Ahmed Shuja Pasha. A chaque fois, Washington a, semble-t-il, été consulté discrètement, au nom de la coordination américano-pakistanaise dans la lutte contre le terrorisme.

On pose parfois par ailleurs la question de savoir si une part de l’armée est tentée par l’islamisme radical. Mais cette crainte, assez peu crédible, peut être aussi instrumentalisée par l’armée pour légitimer la difficulté qu’elle a à lutter contre l’extrémisme. Le vrai problème étant du reste plutôt celui posé par les talibans pakistanais, des enfants du pays, que par Al Qaeda proprement dit.

Est-ce-que la mort de Ben Laden peut modifier les relations entre le Pakistan et les Etats-Unis et si oui, dans quel sens ?

Pour l’opinion pakistanaise, il faudra en savoir plus sur les conditions de sa mort, et sur ce qu’il est advenu de son corps ensuite. En termes de relations bilatérales, il faut attendre de voir ce qui va suivre. La disparition de Ben Laden va-t-elle être suivie ou non par d’autres disparitions, son second Ayman al-Zawahiri par exemple ?

Si Al Qaeda – la maison mère, pas ses succursales au Sahel ou ailleurs – est réellement affaiblie, si le mouvement est décapité, les relations entre Islamabad et Washington peuvent s’améliorer de façon significative, d’autant que les Etats-Unis ont besoin du Pakistan pour négocier avec les talibans afghans.

Encore faut-il voir comment le pouvoir, civil et militaire, va gérer les conditions de l’intervention américaine contre Ben Laden vis-à-vis de l’opinion, au nom de la souveraineté nationale d’un pays de 180 millions d’habitants, nucléarisé de surcroît.

Recueilli par Marie Kostrz (Rue89)

 

Voir aussi : Rubrique Afghanistan, L’enlisement total,  L’exemple russe pour la sortie, rubrique Pakistan, La frontière source de guerre, clef de la paix, rubrique Méditerranée, Al-Quaida totalement dépassée par la lame de fond arabe,

La frontière afghano-pakistanaise, source de guerre, clef de la paix

Comme l’élection présidentielle de l’an dernier, le scrutin législatif de septembre 2010 en Afghanistan a été marqué par une faible participation et des fraudes massives. La multiplication des attentats témoigne aussi de l’impasse de la stratégie de l’OTAN, qui ignore le poids des Pachtounes écartelés entre l’Afghanistan et le Pakistan par une frontière héritée de la colonisation.

En 2009, 2 412 civils ont été tués en Afghanistan ; et le nombre total de morts — civils, militaires et insurgés — dans le seul nord-ouest pachtoune du Pakistan avoisine les douze mille. Les conclusions des conférences internationales de Londres (28 janvier 2010) et de Kaboul (20 juillet) sont d’évidence insuffisantes pour enrayer cette spirale mortifère et le risque d’éclatement de deux pays qui, ensemble, comptent deux cents millions d’habitants. Y a-t-il d’autres approches possibles que la main tendue aux talibans ? La recherche d’une solution de rechange entraîne sur des terrains sensibles — notamment celui des héritages coloniaux non soldés, objet de tous les non-dits entre Kaboul et Islamabad — et éloigne forcément des simplifications habituelles. Tout ou presque a été dit sur les erreurs stratégiques commises en Afghanistan depuis 2001. Peu l’a été, en revanche, sur un grand malentendu initial.

En 1986, M. Oussama Ben Laden s’installe dans l’est de l’Afghanistan, près de Khost, à quelques kilomètres des zones tribales pakistanaises du Waziristan. Au même moment, M. Jalaluddin Haqqani, originaire de Khost et grande figure pachtoune du mouvement Hezb-e-Islami Khales, structure ses forces à Miranshah, dans le Waziristan du Nord, d’où il met en échec la quarantième armée soviétique. Actuellement, cet axe Khost-Miranshah, qui coupe la ligne Durand — tracée en 1893 par un colonel britannique du même nom pour séparer l’empire des Indes de l’Afghanistan turbulent —, est le vecteur du terrorisme wahhabite porté à son point d’incandescence. Rien de tout cela n’est dû au hasard. En effet, les radicaux wahhabites érigent l’oumma (communauté des croyants) au rang de nation indivisible, et leur guerre sainte vise à casser les Etats-nations en vue d’ouvrir un territoire national musulman, le fameux « grand califat ». La stratégie du djihad global consiste à utiliser les nationalismes locaux pour mieux fragiliser les frontières et déstabiliser le pouvoir central des Etats.

Georges Lefeuvre Le Monde Diplomatique

* Georges Lefeuvre est anthropologue et diplomate, ancien conseiller politique de la Commission européenne au Pakistan.

 

Voir aussi : rubrique Pakistan ,rubrique Afghanistan, L’enlisement total,  L’exemple russe pour la sortie, On line Comment les talibans ont repris l’offensive (Monde Diplo sept 2006)

La nouvelle stratégie américaine en Afghanistan a un impact considérable sur le Pakistan

Les experts pakistanais ont indiqué mercredi à Islamabad que la nouvelle stratégie américaine en Afghanistan, dans laquelle le président américain Barack Obama a annoncé l’envoi de 30.000 renforts et un calendrier de retrait, a de sérieuses implications sur le Pakistan.

L’expert des questions sécuritaires Humayun Qazi a confié à Xinhua qu’avec l’augmentation de l’effectif militaire en Afghanistan, les combattants talibans, pour avoir du repit, franchiront les frontières incontrôlables et poreuses afghanes vers les zones tribales pakistanaises où ils bénéficient des repaires depuis des années.

« Ceci pourrait conduire à une poursuite acharnée des Américains dans le territoire pakistanais créant des difficultés dans notre relations complexes avec l’Amérique », a indiqué Qazi, ajoutant que « les Etats-Unis augmenteront la pression sur le Pakistan pour qu’il fasse plus ». Il a déclaré que le Pakistan a déployé plus de 100.000 troupes dans les opérations de contre-insurrection à Swat et au Sud- Waziristan dans le nord-ouest et qu’il ne sera, par conséquent, pas capable d’accomplir cette mission.

Qazi, par ailleurs ancien ambassadeur de Pakistan en Afghanistan, a indiqué que les talibans pakistanais qui ont des liens avec ceux afghans augmenteront la pression sur le gouvernement et le public en envoyant plus de kamikazes et en faisant des attentats suicides sur le personnel de l’armée et de la police pakistanaises.

Avec un soutien international et national de moins en moins important, Qazi a estimé que l’administration Obama est sous pression pour contenir immédiatement l’insurrection et proposer une stratégie de retrait des troupes. Tout aussi significatif est le fait qu’Obama a l’obligation de tenir sa promesse électorale qui était de mettre un terme à la guerre en Afghanistan, a-t-il déclaré. L’ancien ambassadeur a affirmé que la politique annoncée est un renforcement des effectifs de l’armée, un mouvement politique et un partenariat durable avec le Pakistan allant au-delà de la fin de l’insurrection en Afghanistan.

En Afghanistan, selon lui, cela sous-entend des campagnes militaires plus agressives pour éliminer Al-Qaïda et désarmer les talibans. Cela impliquerait aussi une escalade considérable dans la guerre puisque l’armée doit produire des résultats dans 18 mois avant le début du retrait, ce qui conduit à la mort et à la destruction en raison des dégâts collatéraux.

Qazi a indiqué que l’objectif des Etats-Unis est passé de la contre-insurrection au contre-terrorisme. Qazi a également noté que la nouvelle stratégie d’Obama n’ouvre pas la porte à un « espace politique » conduisant finalement à la négociation avec les talibans, ce qu’il considère comme une étape cruciale pour briser la volonté politique des talibans.

Un expert de la défense a approuvé l’hypothèse de Qazi selon laquelle le nouveau plan a un impact important sur le Pakistan mais s’est dit ne pas être d’accord que l’accroissement des effectifs militaires en Afghanistan conduirait les militants vers le Pakistan. « Je ne crois pas. Je pense que cette mesure donnera juste 30. 000 autres cibles aux militants afghans, talibans et à ceux d’Al- Qaïda, » a confié à Xinhua Makhdoom Babar.

Babar, rédacteur en chef du journal pakistanais Daily Mail, a indiqué que l’envoi des renforts n’est pas une solution à la paix en Afghanistan. Il a déclaré que les Etats-Unis devraient proposer davantage de plans diplomatiques et économiques pour aborder le problème afghan. Il a estimé qu’ils devraient créer la stabilité en Afghanistan en y investissant, en créant des opportunités d’emploi pour la population afghane qui est avec les talibans à cause du chômage et de la pauvreté.

« D’abord tous les Américains devraient essayer d’améliorer leur image en Afghanistan pour montrer qu’ils ne sont pas de conquérants, qu’ils ne sont pas d’invahisseurs, qu’ils veulent juste la paix, qu’ils veulent que cette partie du monde ne soit plus une pépinière pour le terrorisme et le militantisme », a-t-il déclaré.

Xinhua