L’évolution
EN dépit du désengagement de l’Etat, l’agglomération de Montpellier poursuit sur sa lancée volontariste. Elle s’appuie sur la stabilité de sa situation financière pour asseoir la politique des grands projets engagés dès 2004. Transport, gestion des déchets, assainissement, lutte contre les inondations et prévention des risques, les enjeux fixés pour l’intercommunalité nécessitent des investissements d’une envergure sans précédent. Cela dans un contexte économique qui conformément aux orientations libérales du gouvernement fait exploser les déficits publics et met l’Etat dans une situation proche du dépôt de bilan.
Toutes tendances politiques confondues, les maires de France n’ont pas manqué de le souligner, 2006 s’annonce comme une année noire pour les collectivités locales. Au désengagement massif des subventions d’Etat qui se répercute indistinctement sur l’ensemble de la société, se greffent les effets de la réforme sur la fiscalité locale qui ajoutent des inégalités aux inégalités territoriales. Avec le plafonnement de la taxe professionnelle à 3,5% de la valeur ajoutée, le gouvernement dote les entreprises d’un bouclier fiscal et se décharge une fois de plus sur les budgets locaux. Il met par ailleurs l’intercommunalité en péril en la privant de sa seule base fiscale dynamique sans aucune compensation.
Dans ce contexte extrêmement inquiétant l’orientation budgétaire de l’Agglo opte pour l’emprunt au détriment de l’impôt. Coté contribuables, la taxe d’enlèvement des ordures ménagères et la redevance assainissement reste inchangées. L’augmentation du taux de taxe professionnelle se limite à 1,03%, très en dessous du niveau de l’inflation. Le budget d’investissement de l’Agglo devient le plus important de toutes les collectivités de la région. Avec 691€ par habitant les dépenses d’équipement sont 5 fois plus élevées que la moyenne nationale. La poursuite de cet ambitieux projet a été votée par l’ensemble des groupes politiques. Le recours à l’emprunt s’élève à 395 M€ sur trente ans. La vice présidente de la commission finance de Montpellier, Eva Beccaria est apparue bien isolée en rappelant à l’assemblée que la pression durable qui pèse sur les collectivités et par ricochet sur les impôts du contribuable, impliquait de gérer l’avenir. Aujourd’hui tout repose sur les larges épaules du capitaine se rassure-t-on dans le grand bateau de l’Agglo.
JMDH
Voir aussi : Rubrique Montpellier, Transport en Flêche, rubrique Actualité Locale Les commerçants et l’os de crapaud, rubrique politique locale Gestion des déchets , Agglo Jusqu’ici ça va