Un cinéma entre deux mondes ?

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En attendant le Paradis de Dervis Zaim

En terme quantitatif, le cinéma turc connaît son apogée entre les années 60 et 75 avec des mélodrames populaires et les westerns médiocres de la cavalerie ottomane qui séduisent un large public. La Turquie produit à cette époque 300 films par an. A la fin des années 70, l’effet de répétition exploité jusqu’à la corde par le cinéma commercial lasse le public. La censure qui fait suite au coup d’Etat militaire de 1980 donne un coup d’arrêt à la production turque qui passe à vingt films par an. Aujourd’hui, la production nationale est de  70 films par an, avec des œuvres très exigeantes  qui augure d’une vraie renaissance.

Le renouveau qualitatif, celui que l’on voit au Cinemed, arrive à partir des années 90. Le film Yol d’Yilmaz Güney (Palme d’or à Cannes en 1982) a certainement joué un rôle de déclencheur en propulsant le cinéma turc au rang de renommée mondiale et en affirmant un regard indépendant. Le fait que Yilmaz Güney ait été victime de la répression politique en raison de ses origines kurdes a-t-il eu une influence ? Une chose est sûre, les réalisateurs que l’on a croisés cette année à Montpellier affichent tous une farouche indépendance et portent chacun à leur façon la volonté d’exporter l’immense richesse de leur culture. Le cinéma turc est peut-être entre deux mondes mais il enrichit assurément le cinéma mondial.


Jean-Marie Dinh

Voir aussi : Les réalisateurs exportent leurs richesses Expo de Byzance à Istanbul

« Berlin: l’effacement des traces »: la disparition de la RDA mise en scène

La disparition d’une société, celle de la RDA, est explorée et mise en scène dans « Berlin: l’effacement de traces, 1989-2009 », exposition originale qui s’ouvre mercredi aux Invalides. Le musée de la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC) a commandé des oeuvres à des artistes contemporains, afin d’illustrer les procédures de destruction de la capitale de la RDA et leur inscription dans un paysage urbain reconstruit.

L’historienne Sonia Combe, une des commissaires, explique qu' »il ne s’agit ni de faire l’apologie de la RDA, ni de faire une exposition historique. C’est le point de vue de l’artiste sur l’effacement de cet Etat singulier », avertit-elle. Fil conducteur de la déambulation du visiteur: le mur de Berlin, no man’s land photographié pendant 20 ans par Jean-Claude Mouton, devenu souvenir avec un travelling grandeur nature. Empiétant sur cette projection, une installation du plasticien Wolf Leo reproduit les banderoles de la manifestation du 4 novembre 1989 qui avait réuni un million d’Est-allemands, prélude à la destruction du mur quatre jours plus tard.

Un groupe de graffeurs, mené par Gérard Zlotykamien et ses « éphémères », silhouettes évoquant la disparition, ont réinterprété le mur, tandis qu’une voix féminine chantant a cappella, en tremblant, l’hymne national est-allemand, invite à l’émotion.

Les commissaires ont distingué trois modalités d’effacement des traces de RDA: disparition et destruction, détournement et réécriture de l’histoire, muséification. Les rues débaptisées, la destruction de l’énorme Palais de la République, les reconstructions sont évoquées en photos, films et installations, mais aussi la réécriture de l’histoire avec la restauration du Neue Wache, monument dédié « aux victimes du fascisme et du militarisme » sous la RDA puis, après la réunification, « aux victimes de la guerre et de la dictature », mettant sur le même plan SS et victimes juives, soldats de la Wermacht et militants anti-fascistes.

L’exposition montre aussi « la muséification » de la RDA avec un « cabinet des curiosités » où s’amoncellent Trabant en jouet, équipement d’agent de la Stasi (police secrète), cahier de jeune pionnier. Mais « tout n’a pas pu être démoli et l’urbanité spécifique de Berlin Est est encore visible », soulignent les commissaires, ainsi les Amperlmännchen, ces petits bonhommes des feux de signalisation, personnages symboliques de la RDA et qui sont en passe de se substituer à l’ours berlinois comme emblème de Berlin. Ils se tiennent à l’entrée de l’exposition.

« Berlin: l’effacement des traces, 1989-2009 » 21 octobre-31 décembre 2009- hôtel national des Invalides

Voir aussi : Rubrique Actualité locale Le mur de Berlin à Montpellier

15 octobre : anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara

sankaraLe capitaine Thomas Sankara, a été assassiné dans l’exercice de ses fonctions le 15 octobre 1987. Bien que ce crime soit resté impuni, son œuvre, accomplie en à peine quatre années, reste vivante dans le cœur des africains et des peuples en lutte tant elle correspond aujourd’hui encore aux besoins et aux aspirations du continent. Qu’il s’agisse de l’annulation de la Dette, du problème du néocolonialisme, de la lutte active contre la corruption, de la promotion des femmes, de l’économie rurale, de la responsabilisation des citoyens, de la santé, de l’éducation… Thomas Sankara apparaît comme un grand précurseur. Sa simplicité, sa vivacité d’esprit, son humour, sa droiture, sa générosité, en font un modèle pour la une jeunesse africaine .

Contacts info : Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde france@cadtm.org Site : www.cadtm.org

Voir aussi : Rubrique document Discourt de Sankara Onu

Le prix Nobel de littérature attribué à Herta Müller

L’écrivaine germano-roumaine Herta Müller s’est vue décerner le prix Nobel de littérature. Le comité suédois du prix Nobel a ainsi rendu hommage jeudi à Stockholm à l’œuvre d’une femme qui a grandi dans la région de Banat en Roumanie au temps du régime communiste, est ensuite passée en Allemagne fédérale en 1987, et y a été poursuivie par les services secrets roumains, la Securitate. Le jury l’a récompensée pour avoir « dessiné les paysages de l’abandon » dans ses œuvres.

Voir aussi :  Roumanie littérature Mircea Cartarescu élément biographique Editions Metailie

De Byzance à Istanbul, Un port pour deux continents

Exposition dans les Galeries nationales du Grand Palais du 10 octobre 2009 au 25 janvier 2010.
expo-byzanceByzance, devenue Constantinople puis Istanbul, est depuis sa fondation un lieu de croisements et un point de rencontre des cultures. Sa situation géographique en fait un carrefour continental autant que maritime, comme le confirment les fouilles entreprises en 2004 lors du creusement du tunnel sous-marin du futur métro. Chronologique, l’exposition décrira les différentes phases de l’histoire de la Ville.

L’exposition rassemble environ trois cents objets des collections publiques turques, françaises et internationales. En Epilogue, une place privilégiée sera réservée au port de Théodose récemment découvert sur le site de Yenikapi, au centre d’Istanbul, future station du métro qui reliera les rives européenne et asiatique du Bosphore.


Cette exposition est organisée par la Réunion des musées nationaux et IKSV (Fondation d’Istanbul pour la culture et les arts) dans le cadre de la Saison de la Turquie en France (juillet 2009 – mars 2010).
Ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 10h à 22h. Fermeture le jeudi à 20h. Plein tarif : 12€  – Tarif réduit : 9€
Voir aussi : Rubrique Politique visite du président Turc