Le parti pro-indépendantiste au pouvoir à Taïwan battu lors des élections locales

© Tyrone Siu, Reuters | Les partisans du parti d'opposition explosent de joie, samedi 24 novembre 2018 à Kaohsiung.

© Tyrone Siu, Reuters | Les partisans du parti d’opposition explosent de joie, samedi 24 novembre 2018 à Kaohsiung.

L’échec du parti pro-indépendantiste au pouvoir lors d’élections locales à Taïwan a conduit samedi la présidente Tsai Ing-wen à quitter la direction de sa formation. Le parti d’opposition Kuomintang, plus enclin à des compromis avec Pékin, progresse.

Le parti pro-indépendantiste au pouvoir à Taïwan a essuyé samedi 24 novembre une défaite cinglante lors d’élections locales, conduisant la présidente Tsai Ing-wen à quitter la direction de sa formation.

Les 19 millions d’électeurs votaient pour leurs représentants au niveau des villages, villes, comtés et grandes agglomérations, et notamment les maires des 22 villes et comtés du pays. Le Kuomintang, principal parti d’opposition, plus enclin à des compromis avec la Chine, affirme avoir remporté 15 de ces 22 sièges, contre six lors du précédent scrutin. Le Parti démocrate progressiste (PPD), qui détenait 13 sièges, a affirmé en avoir remporté seulement six.

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Tsai Ing-wen et le PPD sont ainsi sanctionnés pour la détérioration des liens avec la Chine, qui considère toujours Taïwan comme une partie intégrante de son territoire susceptible d’être reprise par la force.

« Sincères excuses » de la présidente

« En tant que dirigeante du parti au pouvoir, j’assumerai la totale responsabilité du résultat des élections locales d’aujourd’hui. Je démissionne de mon poste de présidente du PPD », a annoncé Tsai Ing-wen à la presse. « Nos efforts n’ont pas été suffisants et nous avons déçu nos partisans qui ont combattu à nos côtés. Je tiens à exprimer mes plus sincères excuses. »

Tsai Ing-wen a également indiqué qu’elle refusait la démission de son Premier ministre, William Lai. « Les résultats électoraux ont montré que le peuple n’était pas satisfait. J’en suis désolé et j’ai présenté ma démission à la présidente Tsai Ing-wen afin de reconnaître ma responsabilité politique », avait-il déclaré sur Facebook.

Tsai Ing-wen, élue en 2016, avait présenté ces élections comme une manière de « dire au monde » que Taïwan n’allait jamais plier devant Pékin, ce qui a accru la pression militaire et diplomatique dans la région. Pendant la campagne électorale, Tsai Ing-wen et les responsables du PPD avaient accusé à plusieurs reprises la Chine d’avoir diffusé des « fake news », ce que Pékin avait démenti.

La Chine continentale et Taïwan sont dirigés par des régimes rivaux depuis 1949, après une guerre civile entre communistes établis à Pékin et nationalistes du Kuomintang (KMT) réfugiés à Taipei.

Les Taïwanais contre le mariage homosexuel

En parallèle des élections, les Taïwanais se sont en majorité prononcés contre le mariage homosexuel, lors de référendums concurrents opposant partisans et adversaires du mariage gay. Un référendum stipulant que le mariage devait être une union entre un homme et une femme a réuni plus de six millions de voix, largement plus que le soutien apporté à un référendum en faveur de ce droit pour les couples homosexuels.

Ces résultats reflètent les fractures de la société sur ce sujet alors que le gouvernement tarde à appliquer une décision rendue il y a plus d’un an par la Cour constitutionnelle légalisant le mariage homosexuel.

Source : AFP et Reuters 24/11/2018

Taïwan: victoire écrasante de Tsai Ing-wen à l’élection présidentielle

Tsai Ing-wen va offrir à son parti sa deuxième présidence depuis les deux mandats de Chen Shui-bian (2000-2008).

La candidate de l’opposition à Taïwan, Tsai Ing-wen, a enregistré, ce samedi 16 janvier, une victoire électorale écrasante et devient, du coup, la première femme présidente de l’île. Elle inflige une défaite cinglante au parti au pouvoir, le Kuomintang (KMT), artisan du rapprochement avec Pékin.

C’est une victoire historique. Tsai Ing-wen, la candidate du Parti démocratique progressiste (PDP) devient la première femme à devenir présidente à Taïwan.
D’après les chiffres communiqués par la télévision, sa victoire prend la forme d’un véritable raz-de-marée puisqu’elle récolte 60% des voix contre 30% pour Eric Chu, le candidat du Kuomintang (KMT). Si ce score se confirmait, il s’agirait de la victoire la plus écrasante d’un parti à la présidentielle à Taïwan.

Selon des experts, la victoire de Tsai Ing-wen va inévitablement compliquer, voire dégrader, les relations entre Taïwan et la Chine. En votant massivement pour la candidate du PDP, principal parti d’opposition, les Taïwanais ont clairement exprimé leur souhait de tourner le dos à des années de rapprochement avec Pékin. En effet, le KMT menait depuis huit ans une politique inédite de réchauffement avec le régime communiste chinois sous l’égide de Ma Jing-jeou.

Le KMT reconnaît sa défaite

Le KMT a rapidement reconnu sa défaite samedi. « Je suis désolé… Nous avons perdu. Nous n’avons pas travaillé assez dur et nous avons déçu les attentes des électeurs », a déclaré Eric Chu, au siège du Kuomintang. Il a également annoncé que le KMT avait perdu sa majorité au parlement, « un changement drastique et sans précédent » pour son parti. Le PDP a remporté pour la première fois la majorité des 113 sièges au parlement monocaméral aux législatives qui se déroulaient samedi également.

Eric Chu a annoncé sa démission comme chef du parti dans la foulée, s’inclinant profondément en signe de contrition devant les sympathisants en plein désarroi du KMT. « Nous voulons féliciter le PDP pour sa victoire », a ajouté le dirigeant, « c’est le mandat du peuple de Taïwan » qui est « le plus grand vainqueur », a-t-il dit.

Source RFI 15/01/2015

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