D’un
C’est bien à un duel entre les deux écolos venus de l’extérieur du mouvement que la primaire a donné lieu. Mais la surprise est venue de l’écart qui s’est dessiné entre les deux challengers. Le score de Mme Joly a ainsi contredit tous les pronostics qui donnaient M. Hulot largement vainqueur. Les proches du père du Pacte écologique pensaient même réussir à emporter le vote dès le premier tour.
En devançant largement son adversaire, la députée européenne démontre sa capacité à mener une campagne rythmée et qui a réussi à convaincre le peuple écolo. L’ex-juge avait adopté dès le début de la campagne interne une ligne plus radicale – insistant sur son « écologie de combat » – et cela a plu tant aux militants qu’aux sympathisants qui mesurent, dans leurs combats quotidiens, que les combats écologiques sont longs et âpres.
Hulot desservi par son positionnement « ni droite ni gauche »
Nicolas Hulot, lui, n’est jamais vraiment entré dans sa campagne. Réticent d’abord à se déclarer, puis à accepter les conditions du mouvement, il a sans cesse donné l’impression qu’il tablait d’abord sur sa popularité extérieure avant de comprendre qu’il lui fallait convaincre en interne. Il semblait oublier que popularité ne veut pas dire automatiquement intentions de vote : les derniers sondages le donnaient coude à coude avec Mme Joly.
Son positionnement « ni droite ni gauche » et son souci d’être toujours consensuel l’ont desservi. Enfin sa gaffe sur son souhait initial de faire un ticket avec Jean-Louis Borloo a brouillé un peu plus son image déjà floue et pas assez à gauche. Eva Joly, elle, avait dès le départ affirmé être à gauche et dit sa volonté de passer une alliance avec les socialistes pour 2012. Un positionnement qu’Europe Ecologie-Les Verts avait largement confirmé lors de son premier congrès en juin. Les militants ont donc joué la cohérence entre leur projet et leur candidate.
Sylvia Zappi