La détermination des lycéens ne faiblit pas

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Clemenceau où les barrages ponctuels sont régulièrement forcés par des automobilismes violents

Le mouvement des lycéens ne faiblit pas et s’étend sur Montpellier. La quasi-totalité des établissements avaient reconduit le blocage en AG la veille au soir. Hier, dans l’ensemble, les marches sur la ville se sont déroulées dans le calme. « Jeudi soir, nous avons fixé comme objectif prioritaire de consolider notre présence sur le blocus des établissements et de réduire les manifestations en ville. Nous rejoindrons la manifestation samedi. Et reprendrons les blocus dès lundi », indique Maud la coordinatrice du lycée Joffre. Un groupe de lycéens est venu prêter la main aux élèves du lycée privé Nevers où les cours ont été suspendus à midi. Dans la matinée, le lycée professionnel Jules Ferry/La Colline a également rejoint le mouvement. Devant les barricades de fortune, la situation semblait plus apaisée que jeudi au centre-ville (voir notre édition d’hier). Une évolution sans doute liée aux accords passés entre les responsables lycéens et les proviseurs.

Violences policières

En revanche des incidents opposant la gendarmerie aux lycéens ont eu lieu hier matin au lycée Pompidou de Castelnau-le-Lez. « Nous avions commencé un blocus symbolique jeudi en laissant passer ceux qui souhaitaient se rendre en cours, témoigne Marine Albertine. Ce matin en arrivant, il y avait des policiers municipaux et des gendarmes, une quinzaine au total, qui ont voulu nous empêcher de prendre des poubelles. Un des lycéens n’a pas lâché la poubelle et leur a lancé un mauvais regard, ils lui sont tombés dessus en le matraquant. Un gendarme a sorti son taser (pistolet électrique), je crois qu’il l’a utilisé. Puis ils sont entrés avec lui dans l’établissement. » Un incident, confirmé par plusieurs témoignages, que dénoncent les Jeunes Verts de Montpellier qui condamnent « l’usage par la police d’une violence démesurée à l’encontre des lycéens qui tentaient de bloquer pacifiquement leur lycée ». « Nous on ne veut pas de violence. On respecte la démocratie en laissant passer ceux qui veulent aller en cours. Si ca se passe comme ça on lèvera le blocus », conclut cependant Marine.

Par ailleurs, le lycée privé La Merci a été évacué dans la matinée en raison des fumées s’élevant à partir de poubelles enflammées. Le fait relèverait d’une bande de lycéens qui circule dans la ville en commettant diverses dégradations. « Depuis lundi, il sont venus à plusieurs reprises pour enflammer les poubelles et s’en prendre à nous », témoignent les élèves qui tiennent le blocus au lycée Clemenceau.  En ville, la police nationale a procédé à deux interpellations de mineurs auteurs présumés d’incendies de poubelles. Ils ont été relâchés et seront présentés au juge des enfants. « Tous nos effectifs sont mobilisés », indique-t-on de source policière. Mais force est de constater un certain attentisme. Notamment sur l’avenue Clemenceau où les barrages ponctuels mis en place par les lycéens sont régulièrement forcés par des automobilismes violents, tandis que plusieurs véhicules de police sont stationnés place St Denis plutôt qu’en amont du barrage. « C’est comme ça depuis lundi, observent les commerçants de la rue. Les jeunes sont livrés à eux mêmes et font n’importe quoi. On voit parfois des syndicalistes qui passent le matin restent dix minutes puis repartent. On appelle la police plusieurs fois par jour. Ils ne sont jamais venus. » La contestation de la jeunesse se poursuit mais appelle de toute évidence une plus grande participation des adultes.

Jean-Marie Dinh

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