Mediterranée en bref

 

L’Egypte annonce la réouverture permanente de sa frontière à Rafah (Egypt to open Rafah border permanently)

25/05/2011 – Al Jazeera

L’Egypte a annoncé la réouverture permanente de sa frontière de Rafah, ce samedi, desserrant la pression du blocus imposé depuis quatre ans à la bande de Gaza. Les fonctionnaires au Caire ont déclaré que ce geste marquait un effort visant à « mettre fin à la division palestinienne et à réaliser la réconciliation nationale. »

–  Le G8 s’engage en faveur des démocraties arabes (Arab democracies win G8 aid pledge)
26/05/2011 – Financial Times

Les dirigeants des pays du G8 ont accepté d’octroyer un package d’aides de plusieurs milliards de dollars à l’Egypte et à la Tunisie, les deux Etats à l’avant-garde des soulèvements arabes. En outre, le Qatar a entamé des négociations avec d’autres pays du Golfe visant à établir une banque du Moyen-Orient pour le développement pour soutenir les Etats arabes dans les transitions démocratiques.

Les condamnations à l’encontre du Président yéménite Saleh se multiplient (Yemen’s Saleh faces growing condemnation)
27/05/2011 – Al Jazeera

Les dirigeants du G8 ont demandé au président Ali Abdullah Saleh de tenir ses engagements et de transférer le pouvoir alors que la communauté internationale craint le scénario d’une guerre civile au Yémen. La nuit de jeudi, les affrontements entres les combattants fidèles à la tribu la plus puissante du Yémen et les forces gouvernementales dans la capitale de Sanaa ont causé quarante morts.

Premières sanctions de l’UE contre Bachar El Assad (EU sanctions Syria’s Assad for first time)
23/05/2011 – Daily Star

L’Europe a resserré l’étau sur le président Bachar al-Assad lundi 23 mai 2011 en sanctionnant le dirigeant syrien pour la première fois. La répression se faisant de plus en plus violente, l’UE est convenue d’ajouter le président, ainsi que plusieurs hauts fonctionnaires, à une liste noire rédigée précédemment. Un diplomate européen a déclaré que les sanctions visent  »à faire cesser la violence et à presser Assad à entrer dans un processus de réforme, mais pas de le forcer à démissionner. »

Les femmes saoudiennes sont conduites à la révolte (Saudi women are being driven to rebellion)
23/05/2011 – The Guardian

Les autorités saoudiennes ont arrêté un activiste qui a lancé une campagne visant à contester l’interdiction de conduire pour les femmes dans le royaume  et a posté une vidéo sur internet, la montrant derrière le volant. La vidéo YouTube, publié la semaine dernière, a été visionnée plus de 500.000 fois et montre Manal Al-sharif, qui a appris à conduire aux États-Unis, au volant de sa voiture à Khobar, province de l’Est du Royaume qui compte nombre de champs pétrolifères.

Voir aussi : Rubrique Méditerranée, Actualité Internationale, Obama dévoile un plan d’aide économique, rubrique Revue de Presse,

L’État italien condamné dans l’affaire Giuliani

Gênes . La Cour européenne des droits de l’homme a condamné Rome pour son enquête bâclée sur la mort du jeune Carlo Giuliani, lors du G8 de 2001.

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a rendu, mardi, son arrêt concernant l’affaire de la mort de Carlo Giuliani. L’État italien a été condamné à verser 40 000 euros à la famille. Il a bâclé l’enquête sur les circonstances de l’homicide, selon la Cour. C’est à la suite de heurts entre manifestants et policiers, au cours de manifestations contre le G8, qui se tenait à Gênes du 19 au 21 juillet 2001, que Carlo Giuliani, vingt-trois ans, a été abattu par un carabinier de vingt ans. Alors qu’un peloton des forces de l’ordre se retirait, deux véhicules avaient été laissés sur une place. Dans l’un d’eux, trois carabiniers dont un jeune gendarme de vingt ans, blessé au cours de précédents heurts. Il tire après sommation, dira l’enquête. Giuliani s’effondre. Pour se dégager, le véhicule des forces de l’ordre roule sur le corps du jeune homme.

Cet arrêt de la Cour signifie l’arrêt des poursuites pour le carabinier. La juridiction européenne estime que celui-ci n’a pas fait « un usage excessif de la force », et n’aurait fait que réagir à ce qu’il a « honnêtement perçu comme un danger réel et imminent, menaçant sa vie et celle de ses collègues ». Les manifestants, qui entouraient la voiture se montraient menaçants.

Si le carabinier est mis hors de cause, la Cour pointe en revanche les insuffisances de l’État italien dans sa gestion de l’enquête. Ainsi, entre la notification de l’autopsie et l’autopsie elle-même ne s’écoulent que trois heures, empêchant ainsi que la famille puisse y envoyer un représentant. En outre, le parquet a autorisé la crémation du corps avant même que soit rendu le rapport d’autopsie. Cela laisse planer un doute sur la cause de la mort.

Outre ces erreurs dans la menée de l’enquête, la Cour pointe le fait que toutes les circonstances n’ont pas été établies. Pourquoi un carabinier blessé a-t-il été laissé en possession d’une arme, alors que ses supérieurs avaient estimé qu’il n’était plus en état physique, ni psychique d’assurer son service ? Est-ce que l’organisation des forces de l’ordre était adéquate au type d’événement, ce qui revient à pointer les responsabilités dans la chaîne de commandement et les responsabilités propres aux politiques ?

Car à côté de cet événement tragique, tout semble avoir été mis en oeuvre pour que la situation dégénère, à commencer par les raids des « forces de l’ordre » dans les stades, ou dans l’école Diaz, où une centaine de militants avaient été brutalisés, voire torturés. Le procès, en novembre dernier, s’était soldé par des condamnations à quelques mois de prison – de toute façon couvertes par une amnistie. Condamnations qui ne concernaient que les policiers. Leurs supérieurs ou la droite au pouvoir lors des événements de Gênes n’avaient pas été inquiétés.

Gaël De Santis