La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon dit en avoir assez des revirements de Pierre Laurent. Le secrétaire national du PCF, lui, accuse les mélenchonistes d’avoir préféré des discussions «rabougries».
Immanquablement, chacun se renverra la responsabilité. Le parti de Jean-Luc Mélenchon, la France insoumise, a annoncé mardi qu’il n’y aurait pas d’accord pour les élections législatives de juin avec le Parti communiste (PCF).
Dans un communiqué, Manuel Bompard, directeur des campagnes du mouvement mélenchoniste, se dit « excédé par des combinaisons sans principe » proposées par les communistes. Selon lui, « Pierre Laurent a décidé de rompre les discussions », ce qu’il « déplore ».
Un peu plus tôt, mardi, le n°1 du PCF avait renouvelé avec « un peu de colère » son appel à un accord avec La France insoumise, alertant qu’il ne restait que « quelques heures », pour tenter de peser. Mais la France insoumise s’est montrée intraitable. prévenant qu’il ne restait que « quelques heures » pour une telle entente.
Plusieurs points de mésentente
Les discussions achoppaient sur plusieurs points. Du point de vue des communistes, les discussions ne portaient que sur des retraits réciproques de candidatures dans une quinzaine de circonscriptions (sur 577). « Très étriqué », selon Pierre Laurent, qui espérait sans doute mieux après avoir convaincu ses militants de soutenir Mélenchon à la présidentielle. Il ne pouvait qu’être chagriné d’entendre Mélenchon se lancer seul dans la bataille dès dimanche soir, en appelant ses électeurs du premier tour à se « fédérer » contre Emmanuel Macron, « nouveau monarque présidentiel ».
Du point de vue des Insoumis, la direction du PCF se montrait trop gourmande et versatile. « Tour à tour, la direction du PCF a rejeté tout accord national, puis a demandé 50% des circonscriptions (ainsi que le renouvellement de ses députés sortants), puis un échange de 20 circonscriptions, puis de 13, puis a rompu. Dans le même temps, elle a conclu des accords départementaux avec le PS et EELV comme dans la Somme et le Jura », accuse Manuel Bompard, qui se dit « excédé par des combinaisons sans principe, illisibles pour nous qui voulons faire naître une nouvelle majorité ».
Le PCF tentera des accords localement
Le parti mélenchoniste n’a pas non plus apprécié que des candidats communistes utilisent l’image du député européen arrivé quatrième du premier tour de la présidentielle, avec le score fort de 19,58%. Les Insoumis ont menacé de poursuites judiciaires, ce que les communistes n’ont pas du tout apprécié. « Dans les circonscriptions où Jean-Luc Mélenchon ne souhaite pas l’utilisation de son image, nous respecterons ce droit », a toutefois assuré Pierre Laurent mardi.
« Cette rupture, ni moi, ni la direction du PCF, ne l’avons ni décidée, ni souhaitée, rétorque-t-il encore ce mercredi matin, dans un communiqué. Ceux qui affirment le contraire mentent et cherchent à se dédouaner de leurs responsabilités ». Selon lui, Jean-Luc Mélenchon avait repoussé l’idée d’un accord national. Dès lors, « nous en étions réduits à des discussions rabougries comme peau de chagrin, concernant une poignée de circonscriptions, 26 exactement sur 577 lors de la dernière discussion de lundi. Nous les poursuivions tout de même, avec la volonté d’aboutir à un accord pourtant insuffisant ».
« Il ment », a tonné dans la foulée, sur RMC et BFM TV, Jean-Luc Mélenchon. Selon lui Pierre Laurent « a préparé ses candidatures depuis le mois de septembre sous le sigle Front de Gauche – PCF ».
J.CI
Source Le Parisien.fr
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