Facteurs perçus comme les plus discriminants : avoir plus de 55 ans, être enceinte ou encore être obèse.
Un tiers des demandeurs d’emploi affirme avoir été victime de discriminations à l’embauche, et plus de la moitié d’entre eux de façon répétée.
L’enquête sur la perception des discriminations dans l’emploi, réalisée par l’Ifop pour le Défenseur des droits et l’Organisation internationale du travail (OIT) pour la huitième édition, montre que 34% des demandeurs d’emploi estiment avoir été discriminés dans le cadre de leur recherche d’emploi, 19% de façon répétée.
Le baromètre, publié vendredi 13 février, fait un focus sur les demandeurs d’emploi d’origine étrangère non européenne. Ils se disent autant discriminés que l’échantillon global (32%). Mais ceux d’entre eux qui n’ont pas été victimes sont deux fois plus nombreux (14% contre 7%) à être certains qu’ils seront un jour discriminés.
Les chômeurs d’origine étrangère sont aussi plus enclins à dire avoir subi une inégalité de traitement lors d’un entretien d’embauche (74%, +10 points par rapport aux autres demandeurs d’emploi), après réception ou examen de leur CV (54%, +26 points) ou encore pour accéder à une formation (42%, + 21 points).
Un risque accru par la crise
Les deux tiers des victimes d’origine étrangère (64%) déclarent aussi que la discrimination était fondée sur leur origine, soit trois fois plus qu’au sein de l’échantillon global (20%), où l’âge est le premier critère cité.
Ils mentionnent également plus souvent les convictions religieuses (32% contre 6%) et le lieu de résidence (21% contre 16%).
Globalement, plus de huit demandeurs d’emplois sur dix (85%) jugent que le risque de discrimination à l’embauche est accru par le contexte de crise économique et de chômage.
Ils sont quasi unanimes (93%) à dire qu’il est important de lutter contre les discriminations.
Les facteurs perçus comme les plus discriminants sont le fait d’avoir plus de 55 ans (88%), le fait d’être enceinte (85%), le style (81%) ou l’obésité (75%).
Sont aussi cités comme un frein pour l’accès à l’emploi le handicap visible (77%) ou invisible (68%) et pour environ six personnes sur dix le fait d’avoir un nom à consonance étrangère, une autre nationalité ou un accent étranger.
A la suite d’une discrimination à l’embauche, un peu plus de quatre personnes sur dix ont abandonné leur recherche d’emploi (43%). Seuls 15% ont entrepris des démarches pour faire reconnaître la discrimination.
– L’enquête a été réalisée en ligne du 27 octobre au 18 novembre 2014 auprès d’un échantillon de 1.002 personnes, représentatif des demandeurs d’emploi âgés de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Le volet sur les demandeurs d’emploi d’origine étrangère a été réalisé par téléphone du 27 octobre au 25 novembre auprès d’un échantillon de 500 personnes ayant déclaré avoir au moins un ascendant d’origine non européenne (un des deux parents ou grands-parents).