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L’horizon s’éclaircit pour Mariano Rajoy, président du Parti populaire (PP, droite) et chef du gouvernement espagnol par intérim. Après dix mois de blocage politique, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) a décidé, dimanche 23 octobre, à l’occasion d’un comité fédéral, de s’abstenir lors du prochain débat d’investiture.
Les délégués du comité fédéral du PSOE réuni à Madrid ont pris cette décision à une large majorité (139 contre 96), pour permettre à M. Rajoy, au pouvoir depuis la fin de 2011, de former un gouvernement minoritaire. Le PSOE, fracturé et en perte de vitesse, évite ainsi aux Espagnols de retourner aux urnes pour la troisième fois en un an, un scrutin où il risquait une nouvelle déroute.
Une logique de « moindre mal » défendue par Javier Fernandez, président de la commission exécutive provisoire qui a pris les rênes du parti. Le PSOE est certes encore divisé entre ceux qui veulent maintenir le non à M. Rajoy coûte que coûte et ceux qui préfèrent le laisser gouverner pour éviter de nouvelles et périlleuses élections. Mais les défenseurs de l’abstention, qui ont obtenu au début d’octobre la tête du secrétaire général Pedro Sanchez, ont finalement eu le dernier mot.
Le calendrier :
Rajoy désigné candidat à l’investiture. Lundi et mardi, le roi Felipe VI convoquera les chefs de file des divers partis pour les sonder sur la possible tenue d’un nouveau débat d’investiture. Il recevra ensuite Mariano Rajoy, à 15h30.
Maintenant assuré de la neutralité socialiste, M. Rajoy devra faire savoir au roi qu’il pense pouvoir obtenir la confiance du Congrès de 350 députés, avec les 137 voix du PP, et les 32 que lui ont promises les centristes de Ciudadanos.
Le roi pourra ensuite le désigner comme candidat à l’investiture, probablement dès mardi soir. C’est la présidente de la Chambre des députés, Ana Pastor (PP), qui annoncera la nouvelle. M. Rajoy sera alors reconduit à la tête du gouvernement espagnol.
La candidature soumise au vote des députés. Mme Pastor devra décider quand elle convoque les débats parlementaires au cours desquels la candidature de M. Rajoy sera soumise au vote. La Constitution prévoit deux votes, espacés de 48 heures. M. Rajoy a besoin de la majorité absolue au premier tour. Au second, il suffit que les « oui » l’emporte sur les « non ».
La première séance de vote pourrait avoir lieu jeudi 27 ou vendredi 28, la seconde et dernière séance le samedi 29 ou le dimanche 30, certains souhaitant que le débat final ne se tienne pas avant le retour du roi de Colombie. Felipe VI se rend en effet de jeudi à samedi dans ce pays d’Amérique du Sud, à l’occasion du sommet ibéro-américain de Carthagène des Indes.
La Constitution ne précise qu’une chose: le vote d’investiture doit se tenir avant le 31 octobre à minuit, faute de quoi les Chambres seront dissoutes et les Espagnols devront retourner aux urnes en décembre.
Le Monde.fr 23/10/2016 (avec Sandrine Morel)
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