Plusieurs manifestations et rassemblements de soutien au hirak se sont déroulées cette nuit, notamment à Al Hoceima. Certaines ont été rapidement dispersées par les forces de l’ordre.
« Nous sommes tous Nasser Zafzafi« . Portrait du leader récemment arrêté aux bouts des bras, plusieurs manifestants ont défilé cette nuit dans la ville d’Al Hoceima. Une foule « massive qui a rempli le quartier de Sidi Abid » rapporte notre journaliste. La presse internationale comme les policiers étaient massivement présents. Les avocats des prisonniers étaient aussi sur place pour réclamer leur libération. Le père de Nasser Zafzafi a également pris la parole en fin de l’événement pour remercier les participants et appeler à conserver le caractère « pacifique » des protestations. Un enregistrement sonore de Nasser Zafzafi a également été diffusé à la foule, mais nous n’avons pas pu en écouter la teneur exacte.
Outre le grand rassemblement à Al Hoceima, plusieurs rassemblements de soutien ont eu lieu à Marrakech, Fès, Oujda et Nador. Des sit-in de soutien plus modestes se sont aussi déroulés dans de petites localités comme Martil. « Les rifains ne sont pas des awbach (sauvages) » pouvait-on entendre dans les lives diffusés par des participants à Martil.
Dispersion de la foule
A Casablanca et Rabat, les manifestants n’ont pas pu observer de sit in. La foule a été dispersée devant le parlement à Rabat, où se trouvait quelque 200 personnes, selon un journaliste de Telquel présent sur les lieux. Les manifestants ont à peine eu le temps de prononcer quelques slogans avant une charge des forces de l’ordre. Ils ont par la suite tenté de se regrouper près de la gare Rabat ville, mais ont de nouveau été dispersés. Les autorités ont continué de pourchasser les manifestants pour éviter tout rassemblement.
A Casablanca, un rassemblement à l’appel du mouvement Anfass était prévu devant Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) où avaient été transférés les détenus du hirak. Sur place, notre journaliste décrit de nombreux policiers en civil, brassards orange sur l’épaule, dispersant rapidement les manifestants avant qu’ils ne puissent se regrouper. Les forces de l’ordre se sont déployées tout le long du boulevard Roudani, jusqu’aux intersections avec Zerktouni et Moulay Youssef.
Selon nos confrères du Desk, des « policiers ont d’abord poussé les manifestants avant de les courser et les frapper à l’aide de matraques pour les disperser, non loin de l’Institut Français de Casablanca. » Des points de contrôles auraient alors été établis pour empêcher les rassemblement. Toujours selon le desk, « les noeuds autoroutiers desservant la rocade et l’entrée sud de la ville et les bretelles des autoroutes A1 et A3 » ont été filtrées.
Les manifestants ont tout même réussis à se rassembler plus tard dans la soirée. Selon notre confrère Mohamed Ezzouak, directeur du site d’informations Yabiladi, qui appuie ses propos par un live vidéo retransmis par le média.