Mouvements sur la ville. Sonder la diversité des écritures chorégraphiques

Mouvements sur la ville se propage dans une dizaine de lieux à Montpellier, ici au Théâtre La Vista. Photo dr

Mouvements sur la ville se propage dans une dizaine de lieux à Montpellier, ici au Théâtre La Vista. Photo dr

Danse
Depuis 9 ans Hélène Cathala, Yann Lheureux et Didier Théron, trois chorégraphes et leur équipes ont initié Mouvement sur la ville pour défendre la danse contemporaine. Cette manifestation qui tient lieu de off, programme une vingtaine de spectacles durant le Festival Montpellier Danse, offrant un autre regard sur la création.

Festival des nouveaux territoires chorégraphiques, ce nouveau nom fait sens pour traduire l’essence de Mouvement sur la ville qui tiendra sa 9e édition à Montpellier du 24 juin au 5 juillet prochain. Neuf ans que ça dure, le temps de forger une reconnaissance à ce rendez-vous artistique à l’heure où les acteurs de l’expression chorégraphique semble suivre le même cheminement que les abeilles. La moyenne de diffusion nationale d’une pièce de danse contemporaine est aujourd’hui de 1,5. Et le très petit nombre d’artistes qui tire son épingle du jeux avec des grosses tournées ne masque pas la forêt.

Montpellier et sa région figurent comme un carrefour international reconnu avec la Cité de la Danse, le CCN Ici, et Montpellier Danse, mais cela ne change pas la donne.  Comme si la politique culturelle prestigieuse soutenue dans ce domaine depuis les années 80, n’avait aucun effet d’entraînement sur les créateurs. Dans ce contexte, le soutien de Montpellier Danse, de la Ville de Montpellier, de Réseau en Scène, et de la SACD à Mouvement sur la ville, apparaît autant comme une reconnaissance que comme un aveu d’impuissance face à la crise.

L’art revient aux fondamentaux
Issus d’horizon différents, les trois chorégraphes à l’initiative de ce festival dans le festival se mettent au service des artistes avec une autre relation aux écritures et aux publics. Certains spectacles sont programmés dans les lieux qu’ils occupent sur Montpellier (L’Atelier, L’Espace Bernard Glandier, La salle A3), mais une grande part de la programmation se déroule dans l’espace public. A noter, cette année le théâtre La Vista met son plateau à disposition.

« Notre proposition demande beaucoup d’implication, indique Hélène Cathala. Elle part d’un élan émancipateur, ce qui n’est pas un vain mot concernant la danse et donc le rapport au corps, celui du voisin, de la France, et ceux des corps étrangers qui racontent d’autres façons d’appréhender la vie.» La programmation allie des propositions de danseurs professionnels, d’amateurs et de semi amateurs comme elle croise les origines géographiques régionale, nationale, et internationale.

« Nous répondons à une urgence, souligne Didier Théron, nous l’avons vu cette année à travers l’appel à projet, avec quinze projets retenus sur une centaine de propositions. En discutant avec les chorégraphes on voit bien que les choses se resserrent.» Même constat pour Yann Lheureux : «  Au-delà de nos propres créations, Mouvement sur la ville nous confère une place importante, celle de militant par rapport à cet art. La Danse c’est l’art du lien qui est l’essence même de la danse. Beaucoup de cie sont en souffrance dans cette région. C’est grave, il faut le dire.»

La mission que s’attribue le festival des nouveaux territoires chorégraphiques découle d’un positionnement d’artistes qui, un peu par la force des choses, décident de soutenir l’aventure humaine de la création et de se positionner en tant que programmateurs comme acteurs des politiques culturelles à partir d’un constat simple et juste : « L’institution ne peux représenter toute la danse.» Ce que confirme l’orthodoxie des grandes scènes et qui permet au spectateur d’élargir sa perception.

JMDH

 

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Libéria me, ostinato lancinante une création de et avec Rita Cioffi et la comédienne Stéphanie Marc. La chorégraphe montpelliéraine pose ce spectacle comme un défouloir. Un dévidoir des oppressions quotidiennes et existentielles, une accélération du temps ordinaire, un sentiment d’infini alors que tout est compté, autour de la chute. Les 4 et 5 juillet espace Bernard Glandier.
Pina… why not Naples ? de la chorégraphe Flavia Bucciero. Une performance provenant d’une pensée, d’un rêve, d’un souhait non réalisé?; pourquoi une artiste comme Pina Baush qui a beaucoup travaillé sur les humeurs des villes n’a pas fait de prestation sur Naples ? Le 5 juillet espace Bernard Glandier.
Red Circle Yann Lheureux collabore avec les danseurs coréens de K’Arts Troops sur la symbolique du cercle. La pièce s’éprouve dans la continuité, elle se signe et se signifie d’elle-même. Le 1er juillet sur le parvis du Corum. Entrée libre pour tous les spectacles du festival.

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Source La Marseillaise 02/06/2017

Voir aussi : Rubrique Danse, Montpellier danse, rubrique Festival, rubrique Politique, Politique culturelle, rubrique Montpellier,

Topologie de l’invisible

angelin_preljocaj_topologie_invisible-copie-1 Outre le soin esthétique porté à ce livre objet, c’est le contenu qui retient l’attention. Le travaille d’approche de Françoise Cruz est avant tout sensible. « Je ne suis pas une spécialiste de la danse. Après avoir vu plusieurs pièces d’Angelin, j’ai eu envie de savoir comment vient le désir de création chez lui, comment il dépasse le stade de l’idée. L’autre motivation qui m’a poussée à aller à sa rencontre, ce sont toutes ses collaborations artistiques. J’y vois une qualité essentielle pour un créateur. Angelin est attiré par ce qui n’est pas lui... » Le livre est emprunt de ces résonances. La capacité de l’artiste à passer les frontières, à transfigurer, à pratiquer son art comme un combat. Le DVD qui accompagne l’ouvrage permet de (re)découvrir trois créations : L’annonciation (2003), les raboteurs (1988), et Un trait d’union (1989) chacune est ancrée dans le contexte de son époque mais toutes demeurent intemporelles. « Preljocaj ne se laisse pas écraser par l’héritage du passé, indique Françoise Cruz, il s’en enrichit. Il décrit le geste classique dans la modernité. » Un chapitre est consacré à l’écriture chorégraphique que défend l’artiste. Un autre aux témoignages de ses compagnons artistiques. On retient celui de Pascal Quignard pour sa justesse : « La danse c’est se lever vraiment

JMDH

Coffret Angelin Preljocaj Topologie de l’invisible Ed, Naïve, 120 euros