Primaire Les Républicains 2016 : le résultat des sondages, la liste des candidats

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Un programme interactif ?

CANDIDATS PRIMAIRE – La primaire UMP, devenue celle du parti Les Républicains (LR), aura lieu en novembre 2016. Les résultats des sondages commencent déjà à établir les rapports de force, à droite, entre les candidats.

[Mis à jour le 8 juillet à 12h42] L’élection présidentielle n’aura lieu que fin avril 2017 mais nombre de personnalités politiques du parti Les Républicains (LR) comptent déjà la course à l’Elysée parmi leurs ambitions. Nicolas Sarkozy, qui avec son retour aux manettes entendait s’imposer comme le candidat naturel de la droite pour cette élection, a finalement été contraint d’accepter la tenue de primaires, une expérimentation déjà tentée par le PS en 2011. Ce sera donc la première fois en 2016 que la droite choisira son candidat à l’élection présidentielle par le biais d’un scrutin ouvert dont le résultat reste encore incertain.

La date de la primaire des Républicains, autrefois primaire UMP, est fixée : elle se tiendra le dimanche 20 novembre 2016, puis le 27 novembre en cas de second tour. Un site internet a été mis en ligne pour informer le public. Les résultats désigneront le candidat pour la présidentielle 2017 entre ceux déjà déclarés ou pressentis comme Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, NKM, Bruno Le Maire ou François Fillon. Mais s’agira-t-il réellement d’une primaire de la droite et du centre, ouverte à ceux souhaitant participer à « l’alternance » ? Les militants de l’UDI se sont prononcés contre une participation de leur parti à cette primaire.

Date de la primaire des Républicains 2016

La primaire des Républicains se tiendra le dimanche 20 novembre 2016. Si aucun candidat ne parvient à recueillir 50% des voix, un second tour sera organisé le 27 novembre. Plusieurs responsables des Républicains voulaient toutefois que la date soit avancée en juin 2016. Ils espéraient déterminer au plus tôt le candidat, pour ainsi éviter les longs mois d’affrontement, et se donner le temps de renforcer l’union derrière la personne désignée alors que l’absence de la droite au second tour de la présidentielle au profit de Marine Le Pen est envisagée. Les partisans d’une primaire avancée étaient aussi des soutiens de Nicolas Sarkozy qui espèraient donner plus de chances au président des Républicains d’être élu candidat. Parmi eux, on comptait notamment Eric Ciotti, Luc Chatel, Gérard Longuet et Christian Jacob. Alain Juppé et François Fillon, qui seront les principaux opposants de l’ancien chef de l’Etat durant cette primaire, préféraient eux garder la date initialement choisie, arguant des difficultés d’organisation en cas de délais réduits. Finalement, le débat a été tranché par Christian Jacob mi-décembre, le calendrier est maintenu. « Il n’y a visiblement pas de consensus », a-t-il expliqué.

Modalités de la primaire des Républicains 2016

Le scrutin est ouvert à l’ensemble des personnes inscrites sur les listes électorales au 31 décembre 2015. Ceux souhaitant exprimer leur voix devront simplement payer deux euros et signer une « charte de l’alternance » assurant qu’ils partagent « les valeurs de la droite républicaine et du centre » et qu’ils s’engagent « pour l’alternance afin de réussir le redressement de la France ». Pour cette primaire, le vote électronique tout comme la remise d’une procuration ne seront pas possibles, les électeurs devront donc se déplacer dans l’un des 10 000 bureaux de vote prévus sur l’ensemble du territoire.

Du côté des candidats, il sera nécessaire de recueillir un certain nombre de parrainages pour voir son nom figurer sur un bulletin de vote : au moins 20 venant de parlementaires, au moins 250 d’élus répartis sur minimum 30 départements et au moins 2 500 d’adhérents répartis sur minimum 15 départements. Ces élus devront également signer une charte d’adhésion aux valeurs de la droite afin de donner leur parrainage. D’après NKM, cette précision a été ajoutée après coup pour lui faire barrage : elle comptait en effet sur le soutien d’élus de gauche ou tout du moins de « non-inscrits ». Jean-François Copé comme Bruno Le Maire ont déjà annoncé avoir déposé les parrainages nécessaires, bien avant la clôture de la liste de candidats.

Quant aux partis autres que Les Républicains, il leur appartiendra de fixer les modalités et notamment le nombre de parrainages. Un geste pour permettre de réaliser la primaire la plus ouverte possible. Toutefois, les adhérents de l’UDI se sont prononcés contre une participation de leur parti à la primaire.

La date limite pour le dépôt des candidatures est fixée au 9 septembre 2016 pour une diffusion de la liste définitive des candidats 12 jours plus tard, le 21 septembre, date à laquelle la campagne sera officiellement lancée. Avant de s’engager dans cette primaire, les candidats doivent savoir qu’ils ne pourront pas se présenter à la présidentielle sous une autre étiquette en cas de défaite. En effet, chaque candidat doit s’engager à « soutenir publiquement le candidat à la présidence de la République désigné à l’issue de la primaire et à prendre part à sa campagne ».

Concernant les dépenses de campagne de la primaire LR, elles figureront dans le compte de campagne du candidat à la présidentielle. En tout cas celles engagées à partir du 1er avril 2016. « Pour cela, nous allons décider d’un plafond des dépenses entre le 21 septembre, date du début de la campagne officielle, et le scrutin », a affirmé Thierry Solère. C’est qu’au vu des budgets prévus, l’argent dépensé pour cette primaire risque fort de peser sur le budget total du candidat sélectionné. Ainsi, Alain Juppé aurait déjà prévu 3 millions d’euros de dépenses, Bruno Le Maire et François Fillon 2 millions d’euros, NKM, Jean-François Copé et Jean-Frédéric Poisson 500 000 euros, Hervé Mariton 300 000 euros, Nadine Morano et Frédéric Lefebvre, moins de 100 000 euros. Des sommes à comparer aux 250 000 euros dépensés par François Hollande pour la primaire de 2011 (il n’était alors le plus dépensier). Le montant du plafond devrait être fixé fin avril, début mai lors d’un bureau politique des Républicains.

La primaire elle-même sera financée par le parti LR qui compte avancer 5 millions d’euros afin de couvrir les frais d’organisation. Cette somme devrait en partie être remboursée grâce aux deux euros de participation demandés aux votants. Pour que le parti puisse rentrer dans ses frais, 2,5 millions de personnes doivent se prononcer lors de cette primaire.

La culture est oubliée mais les enjeux demeurent

To be or not Sarkozy

A première vue, la culture ne paraît pas différencier nettement les deux candidats à la fonction suprême. Il suffit de se pencher sur leurs propositions, pour constater l’absence de thématique culturelle précise.

Mais au-delà des discours généraux et généreux, il y aura la nature de l’exercice gouvernemental. Celle que redoutent les acteurs, celle que craignent les amateurs d’art et de spectacles face à la montée de l’industrie culturelle. Voilà pourquoi, les deux candidats militent pour faire passer l’idée que la culture ne sera pas victime de la rigueur budgétaire.

« Si l’on remonte aux cinquante dernières années on constate que la gauche s’est ralliée à la position de la droite en soutenant Malraux et que la droite a rejoint Jack Lang pour reconsidérer la place de la culture dans les politiques publiques », rappelle le chercheur en science politique Emmanuel Négrier.

Reste à examiner les faits. La suppression du statut des intermittents qui remet totalement en cause les activités culturelles dans le pays est totalement assumée par le candidat de l’UMP. Alors que Ségolène Royal se prononce pour son maintien au sein du régime chômage.

« On relève également des différences en matière de décentralisation culturelle. Elle est davantage soutenue par les socialistes, alors que l’UMP adopte une position très en retrait », pointe Emmanuelle Négrier.

La question de la diversité culturelle apparaît comme une autre différenciation « Le PS est pour la ratification de la charte européenne sur les langues régionales l’UDF contre. »

Pris entre son désir de libéralisation et la logique conservatrice de l’intervention publique, L’UMP s’efforce de faire bonne figure tandis que le PS peine à nous faire rêver.

Jean-Marie DINH