Présidentialisme

Essai. « Le président de Trop » le livre de  Edwy Plenel responsabilise. Au moment où Sarkozy célèbre ses quatre ans de gouvernance en tentant de reconstruire une union de façade avec ce qui reste de son propre camp, l’essai d’Edwy Plenel approfondit le bilan catastrophique  du chef de l’Etat. Même si les trois quarts des français en ont déjà saisi la mesure, l’intérêt est ailleurs ; « Le président de trop »  fait surtout le portrait du sarkozisme et des mécanismes du pouvoir qu’il convoque. Dans son essai « De quoi Sarkozy est-il le nom ? » Alain Badiou avançait que la démocratie représentative est une forme de pouvoir oligarchique. Plenel nourrit la réflexion dans ce sens, moins sur l’homme que sur le système. Les excès de l’hyperprésidence sarkozyste, les mécanismes de pouvoir qu’il convoque, sa violence sociale, politique et symbolique, renvoient l’ensemble de la classe politique, les médias, et finalement tous les citoyens à leur propre responsabilité, souligne l’auteur. Cette mécanique est inscrite dans le marbre de notre constitution qui met la République dans les mains du Président, rappelle aussi  le fondateur de Médiapart. Le sarkozysme n’aura fait que l’exacerber. En cette époque troublée, il est grand temps d’en tirer les enseignements et d’ouvrir les yeux sur la fragilité de notre République. Sarkozy ne changera pas de ligne. Il semble avoir déjà perdu son rendez-vous de 2012 mais à l’instar de son homologue italien, il est parvenu à corrompre l’esprit public.

Jean-Marie Dinh

Le Président de trop, Éditions Don Quichotte.

Voir aussi : Rubrique Politique Le corpus nationaliste de Sarkozy, Rubrique Essai, Organiser une critique de la démocratie, rubrique Citoyenneté,