Le proces de Viviane Amsalem

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Le Film de Shlomi et Ronit Elkabetz s’ancre dans la réalité israélienne autant qu’il raconte le combat d’une femme pour la liberté.

 » Aujourd’hui en Isarël, toute communauté confondue, que les époux soient religieux ou complètement laïcs, le mariage est régi par le droit religieux. Quand une femme dit « oui » sous le Dais nuptial, elle est considérée aussitôt comme potentiellement « privé du gett de divorce » puisque seul  l’époux peut en décider. La loi donne ce pouvoir exorbitant au mari.

Les rabbins prétendent qu’ils font tout pour aider les femmes, mais en réalité, dans le huis-clôt des tribunaux les choses sont bien différentes : il est de leur devoir sacré de tout faire pour préserver le foyer juif et ils sont réticents à faire passer le désir de rompre  d’une femme au-dessus du devoir religieux. »

Ronit et Shlomi Elkabetz

Film de Shlomi et Ronit Elkabetz avec Ronit Elkabetz, Simon Abkarian, Menashe Noy… 2014-Israël-1h55

leprocesdevivianeamsalemafficheEn Israël, il n’y a ni mariage civil ni divorce civil. Seuls les rabbins peuvent prononcer un mariage et sa dissolution. Mais cette dissolution n’est possible qu’avec le plein consentement du mari, qui détient finalement plus de pouvoir que les juges. Viviane Amsalem demande le divorce depuis trois ans. Or son mari, Elisha, le lui refuse. Sa froide intransigeance, la détermination de Viviane à lutter pour sa liberté, et le rôle ambigu des juges dessinent les contours d’une procédure où le tragique le dispute à l’absurde, où l’on juge de tout, sauf de la requête initiale…

Des témoins aux personnages principaux en passant par les jurés, ils arrivent tous à convaincre et garder l’attention du spectateur intacte. avec une mention spéciale à Ronit Elkabetz qui interprète Viviane de façon magistrale. C’est donc une critique bien construite et bien rythmée que proposent Shlomi et Ronit Elkabetz, une critique ouverte à la politique du divorce dans le mariage religieux israélien et les statuts de la femme qui en découlent.

De cette situation insupportable, le duo de réalisateurs aurait pu décider de faire un drame triste et pesant à faire pleurer les pierres, ils ont pris au contraire le parti de la stylisation narrative – toute l’action se déroule au tribunal, au fil des audiences successives, ça crée une distance, un recul particulièrement forts – et de l’humour absurde, persuadés à juste titre que le rire est l’arme la plus efficace contre le désespoir.

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