» C’est
Après avoir pointé un déficit d’infrastructure musicale adaptée à la musique sur le territoire régional, le président annonce : » Si je suis réélu, j’aiderai à faire cinq ou six salles de 500 à 1 000 places avec une qualité acoustique digne de ce nom. A Perpignan, Nîmes Carcassonne, Alès et pourquoi pas Béziers et Sète. S’adressant au maire UMP de Sète François Commeinhes, présent dans la salle, il propose : » Je suis prêt à vous en prendre 50%. » Qui dit mieux ?
L’excitation s’émousse
La présentation publique du festival qui réaffirme cette année sa vocation régionale, manque singulièrement de renouveau. Dans le milieu politico-artistique régional, comme ailleurs, on ne s’étonne plus guère des jeux de surenchères surréalistes qui se succèdent à la tribune. On opte généralement pour l’attitude confortable du détachement qui consiste à faire le dos rond en attendant que cela passe. Mais on ignore ainsi les conséquences sur le long terme. L’excitation qui fait la vie des grands festivals s’émousse. Si l’on s’accorde à penser que la culture n’est pas une marchandise comme les autres, on ne peut oublier qu’un projet artistique est toujours porté par le désir. Reste le contenu et la réussite incontestable d’une aventure culturelle qui passe sans célébrations tapageuses son quart de siècle. De ce point de vue, le bilan plaide si bien pour l’entité bicéphale Frêche Koering que l’on peine à imaginer une continuité dans un autre casting. Ceci explique peut-être cela.
La qualité demeure
Le choix de l’exigence et de l’ouverture qui fonde la réussite du Festival de Montpellier seront au rendez-vous de cette 25e édition. A commencer par trois opéras qui devraient réjouir les amateurs d’art lyrique. Zaira, un inédit de Bellini (version concert), Ezio, de Haendel avec une distribution d’exception rassemblant la soprano Verónica Cangemi, Kristina Hammarstroem, le contre-ténor Lawrence Zazzo, l’alto Sonia Prina, Antonio Abet et le ténor Vittorio Prado. Enfin Marie-Antoinette, par l’ensemble italien de musique baroque Europa Galante, mis en scène par Jean-Paul Scarpitta, évoquera les secrets d’une reine ( interprété par Sylvie Testud) et le rôle qu’elle joua en faveur de la musique.
Curiosités
Sous la baguette d’Emrico Delamboye, la soirée du 19 juillet figure au rang des curiosités attractives avec deux créations. Trois discours politiques pour baryton, chœur d’hommes et orchestre , une œuvre de 1944 où le compositeur allemand Manfred Gurlitt célèbre à sa façon la révolution française à partir des discours de Saint-Just, Danton et Robespierre avec le concours de Fanny Ardant et de Gérard Depardieu. La deuxième partie de la soirée verra la renaissance de La Haine, une œuvre profondément dramatique d’Offenbach, qui dormait dans un tiroir depuis plus d’un siècle.
Le piano sera comme chaque année à l’honneur avec le retour des sœurs Labèque, la fidélité d’Aldo Ciccolini et la virtuosité d’Evgeny Kissin qui interprétera des œuvres de Mendelssohn et Tchaikovski dans des partitions pour trio, piano, violon et violoncelle. A noter enfin, la création Parole perdue d’après un livret de Jean Vermeil, mis en scène par Jean-Claude Fall avec le concours du dispositif électroacoustique GRM de l’INA, de la comédienne Emmanuelle Laborit et de la voix posthume de Guillaume Depardieu.
Jean-Marie Dinh
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