Privé de dalaï-lama, Sarko qui voulait partir en République de Chine en frégate s’est ravisé, à la dernière minute. Il ira faire un saut en Chine tout court et tant pis pour la République. Plus sage et réfléchie, Carla sera présente à la cérémonie religieuse présidée par le dalaï-lama qui marquera l’inauguration le 22 août du temple bouddhique de Roqueredonde, près de Lodève. Quelqu’un lui a dit que le chef spirituel du Tibet était rigolo et qu’il avait de l’oreille. Elle espère l’inviter sur son prochain album.
Georges Frêche, qui révise sa philo en Grèce, ne sera pas non plus de la fête à Lodève. En ex mao qui se respecte, le président n’est pas du genre à aller souffler sur la flamme olympique. Mais faute d’un siège au Sénat, il ne cracherait pas sur un strapontin au nirvana. Qu’on se le dise, la douce époque de la Révolution culturelle où l’on se réchauffait en regardant flamber les monastères est bien révolue.
Aujourd’hui, non seulement on soutient la construction des temples, mais on veille aussi à la bonne gestion des mosquées et des synagogues, sans oublier de contribuer au coûteux entretien du patrimoine chrétien ou à l’ouverture légendaire, et non moins coûteuse, de l’action culturelle franc-maçonne locale. En ces temps de vache maigre et de privatisation, il faut bien que les sphères religieuse et spirituelle contribuent au débat public et, accessoirement, au processus électoral démocratique.
Tout cela avec ou sans l’aval de la justice et ses poussiéreuses considérations sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Cela fait belle lurette que la République laïque a perdu son statut fédérateur. Aujourd’hui, c’est bien simple, si le principe de laïcité était respecté, la moitié des Français seraient analphabètes. Alors…
L’association des contribuables de l’Hérault vient de remporter une bataille contre les rouages occultes du monde politique local avec la franc-maçonnerie.
Présidée par la conseillère municipale Martine Petitout, l’association avait demandé l’annulation des subventions du Conseil régional et de la ville de Montpellier accordées au Centre culturel montpelliérain qui regroupe des loges maçonniques. Considérant que ces subventions avaient pour objet la rénovation de ladite association et l’acquisition de matériel artistique, le Tribunal administratif vient d’estimer « qu’il ne ressort pas du dossier que l’utilisation de ce bâtiment, qui n’est pas ouvert à la population, réponde aux besoins de la population locale ».
Le jugement annule donc les délibérations du 2 avril 2005 de la commission permanente du Conseil régional accordant deux subventions d’un montant respectif de 15 000 euros et de 45 000 euros et celle de la ville de Montpellier ayant octroyé à la même association deux subventions de 400 000 euros et 43 968 euros.
A la tête de l’association des contribuables de l’Hérault, Martine Petitout s’estime satisfaite. « Le jugement du tribunal administratif rappelle simplement que l’argent public doit être utilisé dans l’intérêt général. Les loges abritées par le Centre culturel montpelliérain, sont très fermées puisqu’on n’y entre que par cooptation, et que certaines sont interdites aux femmes. Ils n’ont pas besoin de nos impôts pour développer leurs démarches spirituelles. »
Les collectivités territoriales ont deux mois pour faire appel, mais le jugement est exécutoire.