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Les négociations, destinées à empêcher un défaut de paiement du pays, doivent reprendre ce lundi 11 juillet avec les parlementaires. Le président américain a prévu de tenir une conférence de presse à 11 heures (15 heures heure de Paris). Il a précisé que les discussions porteront « sur les efforts en cours pour trouver une approche équilibrée à la réduction du déficit », a dit un conseiller de la présidence.
Les discussions ont débuté dimanche à la Maison-Blanche et ont duré environ soixante-quinze minutes en présence des principaux chefs de file du Congrès, ses alliés démocrates contrôlant le Sénat comme ses adversaires républicains majoritaires à la Chambre des représentants. Aucune information n’en a filtré dans l’immédiat.
DÉFAUT TECHNIQUE SUR LA DETTE
Le département du Trésor a prévenu que ses capacités d’emprunt seraient épuisées à la date du 2 août, et les Etats-Unis risquent de se trouver dans une situation de défaut technique sur leur dette. Le plafond actuel est fixé à 14 300 milliards de dollars et les républicains rechignent à le relever sans, en contrepartie, d’importantes réductions des dépenses publiques. Or, l’endettement des Etats-Unis a atteint la somme record de 14 294 milliards de dollars et continue de gonfler au rythme du déficit budgétaire, qui doit s’afficher cette année à 1 600 milliards.
Des responsables du Trésor et des économistes ont exliqué qu’à défaut d’un accord avant le 2 août, les Etats-Unis risqueraient de connaître une nouvelle récession. L’exécutif a toutefois prévenu qu’un accord serait nécessaire avant le 22 juillet pour permettre à la procédure législative de parvenir à son terme.
OPPOSITION ENTRE DÉMOCRATES ET RÉPUBLICAINS
Tentant de parvenir à un compromis, l’administration Obama a proposé en avril de réduire le déficit de 4 000 milliards de dollars sur dix ans en combinant réduction des dépenses et hausse des impôts.
Mais dans un communiqué diffusé samedi soir, le président de la Chambre des représentants, le républicain John Boehner, a rejeté cette proposition. « En dépit des efforts de bonne foi pour trouver un socle commun, la Maison-Blanche ne cherchera pas à obtenir un accord plus grand de réduction de la dette sans des hausses d’impôts. Je crois que la meilleure approche pourrait être de se concentrer sur une mesure plus limitée », a-t-il dit. Cela signifie un retour à un projet précédent de réduction du déficit limité à 2 400 milliards de dollars sur dix ans.
Les élus républicains sont en effet opposés à un relèvement des impôts dans le cadre d’un accord budgétaire. Ils demandent en outre une réduction des prestations sociales versées dans le cadre du Medicare, du Medicaid et de la sécurité sociale. Mais les démocrates refusent de réduire les dépenses sociales et plaident au contraire pour un relèvement des impôts sur les plus riches.
« MOMENT GRAVE »
Invité dans l’émission « Meet the Press », le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, a estimé que le pays connaît « un moment grave » et qu’Obama et les démocrates vont tenter de trouver « l’accord le plus large possible ». Il a prévenu que l’absence d’un compromis pourrait provoquer des « dégâts catastrophiques » pour l’économie américaine.
Pour Christine Lagarde, nouvelle directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), un défaut technique des Etats-Unis aurait des répercussions mondiales. « Si vous déroulez tout le scénario d’un défaut technique, oui, bien sûr, vous avez tout cela, une hausse des taux d’intérêt et des conséquences vraiment graves sur les marchés », a dit l’ancienne ministre de l’économie française dans l’émission « This Week » sur ABC.
Le Monde AFP et Reuter
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