Hérault : La moitié des accueils itinérants de la sécurité sociale va disparaître

Sécurité sociale. Trente des cinquante-quatre permanences de la CPAM vont disparaître dans l’Hérault. La qualité du service rendu aux usagers des petites communes va en pâtir.

La rentabilité au détriment du lien avec les usagers

La rentabilité au détriment du lien avec les usagers

C’est l’été. Alors que certains s’enduisent de crème solaire, d’autres pondent des circulaires, comme celle qui vient de tomber sur le bureau des employés de la Cram. Elle leur annonce la fermeture de la majorité des accueils itinérants. 30 vont disparaître sur les 54 que compte le département. Le service de permanence destiné aux usagers des petites communes leur permettant de savoir où en est leur dossier et d’assurer un lien social de proximité avec la population tombe sous le coup des nouveaux critères de rentabilité.  » C’est un dossier sur lequel nous sommes depuis 2008, explique Dominique Beziat élue CGT au CE de La Cram. Dans le contexte de crise, nous ne nous opposions pas à une certaine réduction des sites notamment parce que les agents n’avaient pas les moyens de répondre à un service de qualité. Les lieux ne disposent pas de connexion Internet, ce qui limite la capacité de traitement. Nous exigions une amélioration qualitative des conditions d’accueil.« 

S’appuyant sur une enquête d’une semaine, la direction s’est prononcée pour la suppression pure est simple du service. Sont notamment concernés les points d’accueil de Vendargues, Lansargue, Palavas, Balaruc, Maurin… Deux nouveaux sites ouvriront en revanche sur la zone biterroise, dont le centre à Béziers a fusionné avec Montpellier en janvier. «  En ayant en ligne de mire la suppression d’un poste sur deux et après avoir laissé se détériorer la qualité du service, c’est assez facile d’affirmer qu’il n’est pas utile, constate le délégué CGT Jérôme Girard. La direction s’est engagée à compenser les primes de déplacement des agents qui ne verront pas de diminution de salaire. Le problème touche à la qualité du service rendu aux usagers.« 

Cette réorganisation s’inscrit dans un contexte de crise budgétaire sans précédent. Au niveau national, la commission des comptes de la sécurité sociale estimait en juin dernier le déficit 2010 à hauteur de 27 milliards d’euros. A mettre en correspondance avec les exonérations de cotisation de sécurité sociale bénéficiant principalement aux employeurs qui atteignaient en 2008 30,7 milliards d’euros selon les chiffres de l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale. Après la désertification sanitaire s’annonce la disparition progressive des services d’accueils de la CPAM dans l’arrière pays, on peut y voir une certaine logique.

Jean-Marie Dinh

Voir aussi : rubrique Santé Entretien avec Patrick Pelloux,