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Paris Match constate à son tour « France-Turquie: Le divorce », et Le Point se demande « À quelle sauce les entreprises françaises vont être mangées en Turquie ». Camer répercute « France – Turquie : Erdogan accuse la France de « génocide » en Algérie », et Le Monde : « La Turquie accuse la France d’avoir commis un « génocide » en Algérie ». Se référant à l’appréciation d’un ancien diplomate, France 24 souligne « « Ankara prépare une deuxième vague de représailles contre Paris » ». Le Nouvel Observateur rapporte à son tour « La loi sur les génocides n’est « pas opportune », estime Alain Juppé ».
Mais en tout état de cause, peut-on imputer à un pays entier des faits dont quelques groupes dominants (économiques, politiques…) se sont trouvés à l’origine ? S’agissant de la politique coloniale française, il paraît indispensable de rappeler qu’elle rencontra en France une opposition très conséquente. Non seulement de la part du mouvement ouvrier et de groupes républicains progressistes, mais aussi de la part de courants catholiques fidèles à l’esprit de la bulle déjà ancienne Veritas Ipsa (1537) du Pape Alexandre Farnèse (Paul III) dont nous avons rappelé le contenu dans notre article « Crise, élections et « valeurs de gauche » (I) ».
Ce texte de Paul III avait été suivi d’une deuxième bulle du même Pape au contenu similaire, intitulée Sublimis Deus. Laissant de côté toute considération à caractère religieux, il paraît indispensable de rappeler clairement et de commenter encore ce document par rapport au colonialisme « moderne » qui lui fut très postérieur.
Quel a été vraiment, dans ce contexte colonial, le rôle de l’école prétendument laïque instituée par Jules Ferry ? Une école instrumentalisée à l’époque pour diffuser très largement une idéologie favorable au colonialisme, au racisme et au chauvinisme imposés à la population au cours de cette période historique. Et quelle est la facture historique de la première guerre mondiale, qui fut très largement le résultat de la montée de ce type d’idéologie au sein des principales puissances européennes ?
Indépendance des Chercheurs
[la suite, sur le lien http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2011/12/23/veritas-ipsa-et-les-errances-de-la-republique-coloniale.html ]
Crise, élections et « valeurs de gauche » (I)
Le 20 décembre, Les Echos publie un éditorial sur la crise intitulé « La grande fatigue ». Jean-Marc Vittori y évoque des « dirigeants européens » qui se trouveraient « au bout du rouleau ». Ces dirigeants font-ils autre chose que d’appliquer la politique des multinationales et des milieux financiers ?
La population faisant de moins en moins confiance aux partis politiques influents, les « petits candidats » se plaignent des blocages qui peuvent leur être opposés via l’exigence de 500 signatures d’élus. Mais Christophe Barbier (L’Express) estime « Présidentielle: il faut 1000 signatures ». Les « bonnes idées » dont parle Barbier seraient-elles « dévalorisées » par les résultats modestes des « petits candidats » ? Ou craindrait-on des résultats inattendus, dans un contexte de détresse croissante de la population ?
Le 20 décembre également, Radio Chine Internationale souligne « Le chef de la BCE appelle à l’ accélération du lancement du MES par crainte d’une dégradation de la note de la France », et Le Maghreb, « Crise de la dette : La zone euro sous pression se prépare à une nouvelle semaine délicate ». Challenges écrit « FMI : l’UE appelle le monde à la rescousse ». En réalité, l’image de la situation économique de l’Europe occidentale ne cesse de se dégrader dans le monde entier, alors que la coupole de l’Union Européenne défend systématiquement les intérêts des banques au détriment de la grande majorité de la population. Qui en fera les frais, si ce n’est les « petits citoyens » à qui, tout compte fait, on essaye de vendre la propagande électorale des mêmes partis politiques dont la stratégie des trois dernières décennies (délocalisations, privatisations…) a conduit à la crise actuelle ?
Et que signifient vraiment les prétendues « valeurs » au nom desquelles on cherche à attirer l’électorat ? « Valeurs de droite », « valeurs de gauche », « valeurs de centre »… Léon Gambetta et Jules Ferry, étaient-ils « de gauche » lorsqu’ils ont défendu une expansion coloniale qui, tout compte fait, s’est soldée par deux guerres mondiales et par la décadence des puissances européennes ?
Paradoxalement, alors que le colonialisme des « républicains » Gambetta et Ferry véhiculait une idéologie incroyablement raciste, un Pape du Concile de Trente (Paul III) avait diffusé trois siècles et demi plus tôt la première bulle antiraciste en défense des populations indiennes d’Amérique.
Indépendance des Chercheurs
[la suite, sur le lien http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2011/12/20/crise-elections-et-valeurs-de-gauche-i.html ]
Voir aussi : Rubrique Chronniques, rubrique Société civile, Pour une république sans supplément d’âme,