« When I die » de Thom Luz . Ovni théâtral et musical hybride

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Le vide qui entoure l’action prend une dimension spectrale. Photo dr

Théâtre de la Vignette. « When I die » mis en scène par Thom Luz.

L’histoire de fantôme qui ouvre la saison du Théâtre de la Vignette ouvre aussi une fenêtre sur le renouveau du théâtre européen. Avec When I Die, ovni hybride entre l’art musical, théâtrale, voire philosophique, le metteur en scène suisse Thom Luz nous emporte bien loin, rappelant au passage qu’au théâtre l’essentiel ne réside ni dans l’intrigue ni dans les dialogues, du moins classiques.

La pièce s’attache aux liens que Rosemary Brown (1917/2001), femme de ménage anglaise et médium, entretenait avec les spectres de Chopin, Liszt, Schubert, Debussy… Ces relations, lui ont permis d’enregistrer une somme d’oeuvres impressionnantes à partir d’un bagage musical pourtant très modeste. La pianiste médium au centre de ce prodige irrationnel captive toujours l’intérêt.

Thom Luz ramène à la vie ce mythe en convoquant les compositeurs défunts sur les planches. L’action est scandée par l’enchaînement de notes, qui font tourner à la parodie le temps dramatique traditionnel. Le propos centré sur la nature de la présence et de l’absence, se passe de cohérence, rejoignant parfois le théâtre de l’absurde, sans valeur morale, ou psychologique.

La musique, le chant ainsi qu’un ballet de langues entrent en scène, comme des personnages omniprésents dans l’espace. Bien qu’aucune action ne se mette en place la dimension sensitive s’éveille de manière particulière. C’est un autre procédé du théâtre qui se met en oeuvre, drôle, sensible, d’une profondeur sans fin.

JMDH

Source: La Marseillaise 15/10/2015

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