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A Montpellier, les amateurs de roman noir sont archi pourris gâtés avec la proximité du Firn de Frontignan et sa marée annuelle d’auteurs venus des quatre coins de la planète mais aussi le travail fondateur de l’association Soleil noir, sans compter la chance de pouvoir disposer d’un des plus grands rayon de roman noir de France dans la grande librairie indépendante en coeur de ville.
Ces acteurs du travail noir abreuvent les nombreux addictes locaux des Rencontres K-Fé- Krim animées par le libraire Jérôme Dejean, un connaisseur. Il recevait jeudi au Gazette Café, un poids lourd américain en la personne de Thomas H Cook un type bien, reconnu pour ses intrigues obsessionnelles autour des secrets de famille, de culpabilité, de rédemption…
Son dernier bouquin, Le crime de Julien Wells débute par un suicide propre et sans bavure de l’écrivain Julian Wells qui se tranche les veines avec une froide détermination au milieu d’un étang. L’acte hante son ami Philip Anders, critique littéraire, qui décide, comme par devoir, de mener une enquête sur la vie secrète du défunt.
Sur cette piste faite de rencontres étranges et de sordides allusions, il va bientôt approcher les tueurs qui peuples l’oeuvre de Wells et percevoir avec effroi, l’état d’esprit qui l’animait.
On est happé par ce parcours ambigu dans lequel on s’enfonce dans le noir au fil des pages. Thomas H Cook nous entraîne dans une atmosphère qui n’est pas sans rappeler le film d’espionnage de Carol Reed, Le troisième homme dans un contexte clairement plus horrible.
JMDH
Le crime de Julian Wells, éditions du Seuil, 21,5 euros
Source La Marseillaise 02/11/2015
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