Politique
Le domaine des arts et de la culture, que l’on pourrait croire enclin à interroger la société et à en dénoncer les injustices est un secteur où se traduit comme ailleurs l’inégalité entre les hommes et les femmes. C’est fort de ce constat révélé par une première étude du ministère de la Culture en 2006 que des acteurs et des actrices de la société civile ont décidé d’agir. Des collectifs et associations HF voient ainsi le jour en région. A l’occasion du festival d’Avignon en 2011 se fonde une fédération interégionale du Mouvement HF qui compte aujourd’hui quatorze collectifs régionaux.
En finançant une première étude quantitative sur cette problématique, la Région Languedoc-Roussillon a répondu à la demande de l’association HF-LR de disposer d’indicateurs sur la situation régionale. « L’étude conduite par le sociologue Aurélien Jackouane permet notamment de mesurer à quelle hauteur nos impôts financent la vision des hommes de culture et pas celle des femmes, souligne un brun provocateur, le militant Bruno Paternot, comédien, directeur de la compagnie Soliloque, un des rapporteurs de l’étude en région.
Les femmes pénalisées
Ce premier état des lieux des inégalités hommes/femmes dans le monde de la culture en L-R vient d’être présenté aux spectateurs du Printemps des Comédiens et de donner lieu à une journée de travail en atelier avec les professionnels dans le cadre du festival Montpellier Danse. La situation globale sur la totalité du secteur du spectacle vivant donne une représentation de 24% de femmes contre 76% d’hommes. Concernant la direction de lieux, les femmes occupent 38% des postes et les hommes 62%. Elles sont 48% à diriger des compagnies contre 52% d’hommes.
« On est globalement dans les clous par rapport aux chiffres nationaux, indique Bruno Paternot, mais il faudrait affiner pour obtenir une analyse régionale plus précise. Par exemple pouvoir déterminer la différence de coûts alloués aux hommes et aux femmes pour des spectacles comparables.» Au niveau national le coût moyen du montage d’un spectacle dans les CDN et CDR s’élève à 77 271 euros s’il est mis en scène par un homme et à 43 791 s’il est mis en scène par une femme.
« Les inégalités apparaissent également dans la gestion des lieux. On a souvent un directeur et une administratrice qui bute sur le plafond de verre. L’homme prend les décisions, la femme gère les relations publiques, et la médiation.»
L’association HF-LR dresse un premier état des lieux, sensibilise et ouvre le débat sur un aspect méconnu de la politique culturelle pourtant essentiel. Peut-être parce que cette inégalité concerne la politique tout court. Les soixante membres de l’association rencontreront prochainement à Avignon leurs homologues de Midi Pyrénées bien déterminés à faire évoluer le socle de notre société si paternaliste.
Jean-Marie Dinh
Source La Marseillaise 02/07/2015
Voir aussi : Actualité Locale, Rubrique Société, Droit des femmes, rubrique Politique, Politique Culturelle, On line, Les femmes artistes réclament la parité,
Il est TEMPS…que ce vent souffle, enfin!!!!!
On y travaille et on résiste.
Merci .
Lidia martinez
Nous artistes plasticiens, nous connaissons aussi d’autres études (notre vécu sur le terrain) qui témoignent qu’Il faut aussi parler de l’exclusion artistique orchestrée par les responsables des institutions artistiques, DRAC, FRAC, musées, centre d’art, et des élus locaux dans les exposition publiques locales financées par les contribuables, il faut aussi parler de l’exclusion des artistes plasticiens des aides publiques et des achats publiques, et de la non transparence des sélections d’artistes dans les collections publiques ou expositions publiques, des délits de favoritisme, des communautés d’intérêts, des conflits d’intérêts, des magouilles qui touchent à égalité les hommes et les femmes artistes, des artistes victimes jetés comme des kleenex dans le no man’s land de l’exclusion sociale dans la région Languedoc Roussillon comme ailleurs dit l’artiste Lili-oto