Festival Montpellier danse. Un panorama coloré de la danse mondiale

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Alonzo Kink « Concerto for two violins. Photo Dr

Montpellier Danse. Cette année, la 34e édition se tiendra du 22 juin au 9 juillet. Le festival suit l’instinct spatial des artistes et s’adapte aux désirs et aux bourses du public.

Trente quatre éditions, l’âge de la maturité dans le rétro, le festival Montpellier Danse s’étire comme un beau muscle, un long fil qui suit et révèle l’histoire de la danse contemporaine en France et dans le monde. A l’heure où le maintien d’un festival dans le temps devient un sport de compétition, où les rivalités pour une tête d’affiche s’exacerbent dans une ronde suicidaire, l’institution Montpellier Danse respire d’un souffle paisible.

« Notre budget n’est pas réduit, se félicite Jean-Paul Montanari, ce qui est préoccupant c’est le recul des dotations d’Etat aux collectivités territoriales qui vient d’être annoncé. Dans un tel contexte nous comprendrions que celles-ci ne puissent abonder en notre faveur, et nous savons que cela sera à contre-coeur. » Le directeur sait depuis longtemps que la voix de la sagesse politique est toujours la plus favorable.

Etat du lieu

L’édition 2014 s’exonère de thématique et d’artiste associé. Comme s’il suffisait d’un simple instant pour cueillir dans son jardin les quelques fleurs les plus épanouies. A l’instar de l’ikebana, la composition d’une programmation de Montpellier Danse est devenue un art traditionnel.

Cela permet de se consacrer à d’autres choses, comme les tarifs, ou les lieux, aspects qui peuvent paraître anecdotiques mais ne le sont pas. On apprend ainsi qu’hormis les nombreux spectacles gratuits, les places les plus chères – à 35 euros pour le Corum -, ne représentent que 10% des ventes, que le prix moyen est de 20 euros et que 40% des billets achetés pour le Corum sont à 12 euros ou moins.

« La cohérence de cette édition ne s’est pas construite autour d’une problématique mais d’un lieu : l’Agora, cité internationale de la danse », souligne J.-P. Montanari. Le festival suit ainsi l’instinct des artistes comme Raidmund Hogde, ou Emmanuel Gat qui s’inspirent des lieux pour créer. Ce dernier revient cette année dans la Cour de l’Agora équipée de gradins pour la circonstance.

Retour également prévu d’Israel Galvan et reconfiguration de l’espace pour l’interprétation d’un solo sans plateau, sans musique, à la lumière du jour devant 300 personnes. Dans une ancienne cellule, sous les gradins du Théâtre de l’Agora, le photographe d’origine russe Grégoire Korganow, qui signe l’affiche du festival, installera son labo. Il a dans l’idée d’arrêter le temps sur les danseurs à la sortie de scène, et d’afficher ses clichés au fur et à mesure dans la Cour de l’Agora.

Volonté universaliste

Consacrée en tant que lieu de création, la cité internationale de la danse donne à la capitale régionale un rayonnement nourri par une volonté universaliste. Cette année encore les pointures de la danse contemporaine vont s’y retrouver. L’Iranien Hooman Sharifi résidant à Oslo présentera Tout ordre perd finalement de sa terreur une création autour du rite Chiite Ashura qui célèbre la mort de l’Imam Hussein tué au VIIe siècle par un Sunnite.

La chorégraphe franco-algérienne Nacera Belaza créera Les Oiseaux, Salia Sanou chorégraphe d’origine burkinabée présente Clameur des arènes, un projet autour de la lutte traditionnelle en Afrique de l’Ouest. Sidi Larbi Cherkaoui s’est associé au Chinois Yabin Wang pour la création Genesis.

Sont également attendus le britannique Wayne Mc Gregor, jamais venu à Montpellier, la Cap Verdienne Marlene Monteiro Freitas, le Belge Jan Fabre, et trois détonnants chorégraphes français : Boris Charmatz, Matthieu Hocquemiller et Yann Lheureux.

« On pense que ce festival va cartonner, prédit son directeur, parce qu’il est tourné vers le public sans lequel on n’est pas grand chose. »

JMDH

Angelin Preljocaj. De la scène aux rues de l’Agglo
angeli10Invité au festival, le chorégraphe Angelin Preljocaj met un terme à sa recherche à partir de l’oeuvre Empty Words de John Cage. La pièce sera présentée dans son intégralité Empty move (part I, II & III). Par ailleurs, le chorégraphe et son ballet composé de 26 danseurs investiront comme l’année dernière des villes de l’Agglomération de Montpellier. Le groupe urbain d’intervention dansée (GUID) propose des pièces spécialement conçues pour l’espace public.Les danseurs aguerris aux méthodes du chorégraphe portent avec brio, non seulement ses oeuvres, mais aussi sa volonté de proximité avec le public.

Source La Marseillaise : 05/03/2014

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