Paris minimise la portée de la rencontre UE-Turquie de Prague

La France, hostile à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne, a minimisé  la portée d’une réunion UE-Turquie à Prague marquée par des prises de position favorables à l’intégration d’Ankara.
La réunion de Prague « s’inscrit dans le cadre du dialogue politique régulier que l’UE entretient avec la Turquie » mais « ce type de réunion n’a pas mandat de prendre des décisions relatives » aux négociations sur une éventuelle adhésion, a déclaré le ministère des Affaires étrangères.

« Ces décisions sont prises à l’unanimité par les Etats membres, au sein de la conférence intergouvernementale avec la Turquie », a déclaré à la presse le porte-parole adjoint du Quai d’Orsay, Frédéric Desagneaux.
Ces déclarations surviennent alors que le négociateur turc pour les questions européennes, Egemen Bagis, se trouvait mercredi à Paris pour des entretiens avec le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner notamment.

M. Desagneaux a également rappelé l’opposition du président Nicolas Sarkozy à l’entrée de l’UE de la Turquie, réaffirmée une nouvelle fois début avril en réponse aux prises de position du président américain Barack Obama, qui y est favorable.
« Dans le cadre du processus de négociation en cours, la France restera vigilante sur le plein respect par la Turquie des conditions requises pour l’ouverture de tout nouveau chapitre compatible avec notre approche », a encore souligné le porte-parole.

La France accepte le principe de l’ouverture de chapitres de négociation compatibles avec un partenariat renforcé entre l’UE et la Turquie, mais refuse la discussion d’autres chapitres qui, selon Paris, pourraient ouvrir la voie à une adhésion.
La présidence tchèque de l’UE a plaidé mardi pour que les négociations sur une entrée de la Turquie dans l’UE se poursuivent activement, lors de la réunion UE-Turquie de Prague.
Le chef de la diplomatie suédoise Carl Bildt, dont le pays assurera la prochaine présidence de l’Union, a souligné qu’une « vaste majorité de pays et une vaste majorité au parlement européen actuel » soutenait l’intégration de la Turquie, prenant le contre-pied de M. Sarkozy qui avait estimé qu’une « immense majorité » des pays de l’UE étaient sur la position française.