Soumeïla
De là, naît l’idée d’une série de rencontres-débats (1) avec le concours de représentants de la société civile. » Beaucoup d’universitaires sont porteurs de solutions mais le milieu décisionnel fonctionne en microcosme. Il faut faire émerger les savoirs et les traduire pour que les citoyens comprennent. » Ces débats permettront d’évoquer l’idée du pré-carré africain en tant qu’enjeu diplomatique hermétique à la situation sociale des pays concernés, mais aussi d’obstacle à la lutte contre le trafic de drogue. Nouvelle escale sur la route entre l’Amérique latine et l’Europe, l’Afrique de l’Ouest est devenue une plaque tournante du narco trafic. Et pour la première fois, elle se trouve interpellée face à la poussée de l’intégrisme et du terrorisme. » La paix sociale repose sur les classes moyennes. Il faut que le système politique cesse sa distribution de cadeaux au détriment de l’intérêt général. Aujourd’hui l’économie ouvre des brèches et le politique garantit les dégâts collatéraux. En Afrique de l’Ouest, on est aux avant-postes de ce qu’on va recevoir ici en terme d’immigration, de drogue et de terrorisme. «
Avant-poste du chaos
Soumeïla Koly rappelle le rôle central de la Guinée. » Le pays occupe une place stratégique entre le Sierra Léone, le Libéria et la Côte d’Ivoire. Avec le drame guinéen on peut appréhender le drame d’un pays à l’échelle d’une sous région. Le spectre de la guerre civile qui plane risque de produire une vague d’immigration dans le nord aux conséquences désastreuses. Le contribuable doit comprendre que les pôles de prospérité doivent se développer dans le monde. Que les endroits où il existe des ressources doivent prospérer localement pour que les choses se stabilisent. Face au délitement d’un Etat, l’armée française fait office de régulateur souvent avec des conséquences désastreuses pour l’équilibre. » Lorsque l’on souligne le peu d’intérêt porté par les Français à la question africaine, l’optimisme de Soumaïla Koly surgit. » Les gens sont capables de cet élan du cœur. On ne demande pas d’argent mais de l’attention. «
Jean-Marie Dinh
Le 13 janvier à l’Espace Martin Luther King à Montpellier à 20h, le 26 janvier à Béziers à la librairie Brasserie Le pas d’à côté le 28 au cinéma arc-en ciel à Ganges et le 3 février à 20h salle de rencontre de Lodève.
Voir aussi : Rubrique internationale : La Françafrique se porte bien