Convention. La Région Languedoc-Roussillon s’engage dans une politique culturelle internationale avec l’Institut français.
La Région Languedoc-Roussillon a signé le 30 novembre dernier une convention avec l’Institut français, établissement public sous tutelle du ministère des Affaires étrangères et Européennes chargé de promouvoir les actions d’échanges et la culture française à l’étranger.
« C’est la première convention de ce type signée par l’Institut français avec une Région, a indiqué Xavier Darcos qui préside l’établissement depuis juin 2010, en précisant que d’autres partenariats similaires seraient signés. La convention entre les deux institutions vise à développer les échanges artistiques internationaux en favorisant la concertation et la cohérence. L’accord se traduit concrètement par un appel à projets artistiques (doté de 500 000 euros financés à parité) toutes disciplines confondues*.
Dans l’après-midi, la convention a fait l’objet d’une présentation conjointe des politiques culturelles à l’international en direction des acteurs culturels régionaux qui avaient répondu nombreux à ce rendez-vous. Les échanges avec l’exécutif se sont avérés fructueux, même si le délai pour déposer les premiers dossiers paraît assez court.
« Nous avons ciblé New-York, Londres, et Casablanca comme zones prioritaires, explique le président de Région Christian Bourquin, en fonction des bons résultats économiques obtenus sur place. La culture y vient comme un complément utile et nécessaire. Notre action commune s’inscrit en bonne intelligence, l’Institut Français nous rejoint sur un terrain ouvert où un certains nombre d’actions sont déjà engagées. De son côté, la Région pourra profiter des réseaux de cette institution pour fluidifier les relations sur place. »
De l’utilité du ministère de la culture
L’ancien ministre UMP Xavier Darcos a souligné son attachement au travail de terrain mené par les Régions dans le domaine culturel notamment celui du Languedoc-Roussillon qui « se distingue par un engagement significatif dans la durée ».
Poussant un peu le trait sur sa sensibilité d’homme de terroir, au détour d’un discours un peu clientéliste, Xavier Darcos est revenu insidieusement sur la stratégie qui vise à s’interroger sur la pertinence du Ministère de la Culture face à l’action des collectivités locales. « Sans remettre en cause le travail de Frédéric Mitterrand, si l’on ferme la rue de Valois, la culture se poursuivra en trouvant d’autres voies, affirme-t-il. Cela ne serait pas forcément le cas, si l’on fermait les théâtres et d’autres structures de diffusion culturelle en région. »
Ironie du sort, ce débat avait été porté en 2009, par Jean-Jacques Aillagon avec qui Xavier Darcos avait livré bataille pour la présidence du Château de Versailles. Au final Darcos sort gagnant. Il est resté en selle, alors que Jean-Jacques Aillagon vient de remettre les clés du château de Versailles à Catherine Pégard, conseillère du Président de la République, ex-responsable du service politique du Point.
L’Institut français pourrait par ailleurs élargir son champ d’action. Il s’apprête à assurer la programmation, et la gestion administrative et financière, d’une douzaine de missions diplomatiques à titre expérimental.
« Le basculement va se faire au 1er janvier, confirme son président, à terme le processus pourrait être généralisé à l’ensemble des missions diplomatiques afin de répondre à des critères d’efficacités. Un outil mutualisé permet une même impulsion et une même stratégie pour faire face à de nouveaux enjeux comme le numérique,» affirme Xavier Darcos qui admet en théorie, la différence formulée par Paul Ricoeur entre le concept d’échanges culturels faisant appel à une stratégie d’échange et le concept géopolitique qui renvoie à une stratégie d’influence.
Jean-Marie Dinh
*La convention signée le 30 novembre 2011 porte sur la période 2011-2013. Elle fera l’objet d’une évaluation annuelle.
Voir aussi : Rubrique Politique culturelle, rubrique Rencontre, Olivier Poivre d’Arvor, Jérome Clément,