Docteur
Ce livre revient sur les fondements de la sécurité sociale au sortir de la seconde guerre mondiale. L’auteur s’attache notamment à mettre en lumière l’esprit de solidarité intergénérationnelle et interprofessionnelle qui présida à l’adoption des ordonnances de 1945.
» Ma curiosité m’a conduit à me replonger dans les débats parlementaires de l’époque, indique Pascal Doriguzzi dont le livre revient sur les débats préparatoires des CE et de la Sécurité sociale, le paradoxe de notre société de l’information, c’est que les gens n’ont plus de mémoire. » A l’heure de la reconstruction nationale, la Sécu est le fruit d’une véritable union sacrée entre les communistes et les gaullistes qui cimente la république sur les valeurs de la solidarité.
» On sait les déboires de cette alliance sur le terrain politique, mais les principes de solidarité ont traversé deux modifications constitutionnelles « , souligne l’auteur. Les textes de l’époque affichaient la haute ambition de garantir un niveau de salaire et de traitement assurant à tout travailleurs et à sa famille » la dignité, la sécurité et la possibilité d’une vie pleinement humaine « . Base du plan complet de la sécurité sociale gérée par les représentants des intéressés et l’Etat.
Bref, le cœur de cible du gouvernement Sarkozy qui applique à la lettre les déclarations de l’éminence grise du Baron Seillière Denis Kessler : » Il faut défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance. » Le démantèlement que l’auteur qualifie » d’un passage de la sécurité sociale à celui de la sécurité nationale « , débute avec les réformes structurelles néolibérales qui s’engage en France au milieu des années 80.
Loin de l’esprit de défaite mérite du livre tient Pascal Doriguzzi affirme que l’exclusion n’est pas un mythe mais un produit social: » Peut-on concevoir l’existence d’humain sans rapport aucun avec le monde, sans histoire ni passé, sans lien avec la société et son ordre, sans se demander d’où viennent ces » exclus » ? Il en appelle à la responsabilité de notre génération pour ouvrir la voie à la civilisation, » non en faisant du social, mais en dépassant nos rapports de force, pour construire, à l’échelle continentale, une vie réconciliant la liberté de travail, l’échange commercial et la fidélité économique, ainsi que la dignité de chacun dans le monde à venir.
De la sécurité sociale au paupérisme, 14 euros, éditions Esméralda