Les
« Il ne nous reste pas beaucoup d’heures », a mis en garde la commissaire européenne en charge du climat, Connie Hedegaard, alors que les douze jours de discussions se terminent vendredi soir en Afrique du Sud.
Près de 200 pays sont réunis à Durban depuis le 28 novembre pour la 17e conférence de l’ONU sur le climat. La communauté internationale s’est fixée comme objectif de limiter la hausse de la température mondiale à +2°C. A ce jour, le constat est clair, et sombre: l’addition des promesses de réduction d’émissions de gaz à effet de serre des différents pays ne permet pas d’atteindre cet objectif.
Le degré d’ambition dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre n’est cependant pas au menu des discussions sud-africaines qui se concentrent en particulier sur l’avenir du protocole de Kyoto, seul outil juridique contraignant sur le climat existant à ce jour.
L’UE est prête à partir sur une deuxième période d’engagement (post-2012) mais martèle que cela ne peut être qu’une solution transitoire et qu’elle ne le fera que si elle a l’assurance, dès Durban, que les autres la rejoindront ensuite dans un nouvel accord global juridiquement contraignant.
Une proposition à laquelle les Etats-Unis et la Chine, acteurs centraux des négociations avec leurs plus de 40% des émissions mondiales à eux deux, n’ont toujours pas apporté de réponse claire.
Les Chinois ont jusqu’ici soufflé le chaud et le froid, se montrant ouverts mais sans être très précis.
Les Etats-Unis, plutôt réticents, ont néanmoins paru faire un petit pas en direction des Européens jeudi en indiquant, par la voix de leur représentant Todd Stern, qu’ils « soutenaient » l’idée d' »une feuille de route » pour « préparer et négocier un futur régime » mais se prononcer sur le fait de savoir si ce cadre devrait être contraignant ou non.
« Nous n’y sommes pas encore, mais nous faisons des progrès », a estimé le ministre britannique de l’Energie Chris Huhne, affirmant que les deux-tiers des 190 pays présents soutenaient la proposition européenne.
Les discussions sur la mise en place effective d’un Fonds vert pour aider les pays en développement à faire face au changement climatique semblaient elles plus avancées, en dépit de quelques points de blocage avec les Etats-Unis.
« D’ici la fin de la semaine, le Fonds vert devrait être opérationnel », estimait mercredi soir le Premier ministre norvégien Jens Stoltenberg.
Toutefois, ajoutait-il aussitôt, « cela ne sert à rien d’avoir un fonds s’il n’est pas alimenté ! », rappelant que l’engagement pris à Copenhague était d’aboutir à 100 milliards de dollars par an à compter de 2020.
« Sans avancée sur la question financière, il n’y aura pas d’avancée (…) sur un accord international pour combattre le changement climatique », a mis en garde le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi.
Jeudi matin, à la tribune, en séance plénière, la ministre française de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, citait la Sud-africaine Nadine Gordimer, prix Nobel de littérature: « Les formules qui semblent avoir perdu tout leur sens à force d’avoir été répétées trop souvent sont celles qui contiennent le plus de vérité ».
« Nous répétons à loisir que l’urgence du changement climatique doit nous pousser à agir », ajoutait-elle.
Jérôme Cartillier (AFP)
Voir aussi : Rubrique Ecologie,