Musée Fabre. « François-André Vincent un artiste entre Fragonard et David ». Jusqu’au 11 mai 2014.
Après l’exposition Le Goût de Diderot qui a réuni 33 000 visiteurs, Le Musée Fabre poursuit sa placide exploration du néoclassicisme en consacrant son exposition temporaire d’hiver à François-André Vincent (1746-1816). L’intitulé de l’exposition François-André Vincent un artiste entre Fragonard et David suggère le peu de place laissé par cet artiste officiel dans l’histoire de l’art. Cette rétrospective commune avec le musée des Beaux-Arts de Tours labellisée d’intérêt national par le ministère de la Culture, n’est cependant pas dénuée d’intérêt, notamment pour les spécialistes.
L’artiste royaliste a mobilisé Jean-Pierre Cuzin, l’ancien conservateur en chef du département des peintures du Louvre – invité à Montpellier pour le vernissage – pendant plus de quatre décennies. Entre autre avantage, l’exposition présente l’opportunité de valoriser le fond du Musée Fabre qui compte six œuvres de Vincent.
L’étape montpelliéraine donne l’occasion de découvrir 14 dessins prêtés par le musée Atger de l’Université de médecine, dont quatre d’entre eux apportent une bouffée de fraîcheur. Dans la première section, consacrée aux années romaines de l’artiste, on découvre les dessins de Vincent, alors élève de l’Académie de peinture de Rome, qui dépeignent avec « une amicale ironie » ses condisciples. Ces portraits précis et amusants sont étonnants de modernité. Il ouvrent avant l’heure, sur leurs inévitables corollaires ; les caricatures.
L’exposition s’ouvrira samedi. Elle ambitionne de faire lien entre l’intérêt des historiens de l’art et le grand public. On pourra observer le cheminement entre l’œuvre préparatoire, dessin ou esquisse et l’œuvre définitive.
La volonté d’offrir une expression nouvelle, à grand renfort de multimédia pour rallier les jeunes à un style ancien, se traduira par des visites scolaires didactiques. Pas sûr que cela suscite de l’émotion.
JMDH
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