Céline Minard a récemment fait escale à la librairie Sauramps pour évoquer son dernier livre Faillir être flingué (Rivages), qui conserve ses chances dans les huit romans de la deuxième liste du prix Médicis.
L’auteur poursuit son exploration de la langue passant d’un genre à l’autre en ouvrant de nouveaux champs. Son livre est un western qui relève d’un territoire inconnu. Céline Minard dessine une galerie de portraits puissants des pionniers jouant leur va-tout dans l’appréhension d’une immensité sauvage. Indiens, pionniers, voleurs, filles de joie, les personnages sont bruts de décoffrage.
Minard s’est inspirée de la structure des Sept Samouraïs. Dans le grand Ouest, des destins se croisent et convergent vers un objectif incertain suivant une piste vers cette ville, « qui n’était une ville que si l’on voulait bien croire à son développement à venir. » Le rapport à l’espace et au temps se heurte aux pouvoir de la nature. On a le sentiment de se perdre dans cette plaine, et en même temps on y respire bien.
Dans cette longue procession, ce ne sont pas des hommes et des femmes qui façonnent la nature, c’est la flore et les animaux qui fuiront bientôt l’avancée humaine, qui gardent le dessus. Céline Minard ne s’est jamais rendue aux Etats-Unis ce qui ne l’empêche pas de revenir avec justesse et talent sur le fondement de cette nation. Faillir être flingué c’est finalement être toujours en vie…
Jean-Marie Dinh
Céline Minard sur les traces des pionniers de la grande plaine. dr
Faillir être flingué, éditions Rivages
Voir aussi : Rubrique Livre, Littérature française,