L’oeuvre de Merzak Allouache au Cinemed

merzak-allouacheSi invoquer le cinéma algérien contemporain est aussi s’interroger sur la capacité de ses réalisateurs à évoquer les tabous de la société, cette édition du Cinemed ne pouvait passer à côté de Merzak Allouache. Réalisé en 1976, durant la période Boumediene en pleine crise pétrolière, son premier long métrage Omar Gatlato va perturber le cinéma algérien, ouvrant la voie à un cinéma plus inventif et surtout plus proche de la réalité.

Ce premier pas de côté  libère dans son sillage le cinéma algérien de la veine propagandiste. Pour la première fois, un film algérien décrit non plus les méfaits de la colonisation, les affres de la guerre d’indépendance, mais la vie quotidienne des jeunes qui n’ont pas connu la guerre de l’indépendance.

Des films libres qui brassent la société algérienne sur 40 ans
Depuis son premier film, Merzak Allouache suit avec une liberté assumée, les évolutions et les blocages de la société algérienne. Le Cinemed propose cette un année un riche panel de son oeuvre. Quarante ans de cinéma libre où apparaît toute la complexité algérienne. Le réalisateur met en lumière une société à la fois bloquée et en pleine mutation que l’on découvre notamment dans ses derniers films.

Harragas décrit l’univers désespéré des clandestins qui traversent la méditerranée, Normal aborde la difficulté d’exprimer ses idées artistiques, ainsi que les émeutes de 2011. Avec Les Terrasses, il pointe les transformations d’Alger, naguère espace des femmes devenues refuge pour la population rurale exilée en ville qui y vivent comme dans les bidonvilles. Aujourd’hui, Merzak Allouache poursuit son oeuvre miroir d’un pays sans projet politique.

JMDH

Source La Marseillaise 23/10/2017

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