Egypte : les Frères musulmans appellent au dialogue

carte-egypteUne coalition islamiste chapeautée par les Frères musulmans, la confrérie du président déchu Mohamed Morsi, a appelé, samedi 16 novembre, au « dialogue » pour « sortir » de la crise politique.

Dans un communiqué, cette coalition qui dénonce un coup d’Etat et refusait de reconnaître les nouvelles autorités installées par l’armée « appelle toutes les forces révolutionnaires, les partis politiques et les personnalités patriotiques à entamer un dialogue profond afin de sortir de la crise actuelle ».

Conditions posées pour ce dialogue : la libération des prisonniers et la réouverture des médias islamistes fermés dès la destitution et l’arrestation de M. Morsi le 3 juillet. En revanche, le retour au pouvoir de l’ancien président, habituellement posé comme condition préalable à toute négociation, n’est cette fois évoqué que de façon évasive.

DES JUGES CONSEILLENT LA DISSOLUTION DE LEUR PARTI

Reste que les conditions du dialogue demeurent difficiles. Depuis le coup de force contre le seul président jamais élu démocratiquement du pays, le gouvernement intérimaire mène une répression implacable contre ses partisans. Samedi, un comité de juges égyptiens a par ailleurs recommandé la dissolution du parti Liberté et Justice (PLJ), vitrine politique des Frères musulmans.

Ces recommandations non contraignantes ont été adressées au tribunal administratif qui étudie la possibilité d’interdire le parti pour ses liens avec la confrérie et pour avoir contrevenu à la loi régissant la formation de partis sur une base religieuse.

Elles seront examinées lors d’une audience le 15 février, a rapporté l’agence officielle Mena. Un autre tribunal avait déjà prononcé le 23 septembre une interdiction temporaire de la confrérie et ordonné le gel de ses avoirs dans l’attente d’un jugement final au fond. Les plus hauts dirigeants des Frères musulmans, comme M. Morsi, sont actuellement jugés pour « incitation au meurtre » de manifestants.

Source : Le Monde et AFP 16/11/2013

Actualité récente

Egypte : Actualité récente

Dans les dernières années, le gouvernement égyptien a tenté de répondre aux requêtes croissantes de la population à travers une réforme économique et l’investissement massif dans les communications et les infrastructures. La jeunesse égyptienne et les groupes d’opposition, inspirée par les événements en Tunisie, ont organisé la « Journée de la colère » le 25 janvier 2011, incluant des manifestations au Caire et dans les autres villes égyptiennes. Les requêtes des manifestants avaient mis l’accent sur la brutalité de la police, les lois de l’état d’urgence, le manque de liberté d’expression et des élections, le chômage élevé, la hausse des prix des denrées alimentaires, l’inflation, le salaire minimum bas, etc. Après le début des manifestations, le Président égyptien Moubarak s’adresse au peuple promettant la formation d’un nouveau gouvernement et, plus tard, il a offert des concessions supplémentaires qui n’ont pas réussi à apaiser les manifestants et a abouti à une escalade du nombre et de l’intensité des manifestations et des affrontements avec la police. Le 11 février Moubarak a démissionné et le leadership national a été assumée par un Conseil suprême des forces armées, qui a dissous le Parlement égyptien, suspendu la constitution du Pays et a formé un comité chargé de recommander des changements constitutionnels afin de faciliter une transition politique par des élections démocratiques. Après quelques retards, l’élection d’un nouveau parlement a eu lieu entre novembre 2011 et janvier 2012. Les élections présidentielles tenues en mai et juin ont vu la victoire de Mohammed Mursi, le candidat du Parti de la liberté et de la justice, sur Ahmed Shafiq, ancien Premier Ministre. Le 3 juillet 2013, face à la contestation populaire et le mouvement Tamarrod, l’armée renverse le président Mursi et l’emprisonne. Elle l’accuse en un an de n’avoir donné aucune garantie au peuple suite à son élection et son engagement de résorber la crise économique et sociale. Adli Mansour, prend provisoirement la tête du pays et nomme Hazem El-Bleblaoui comme premier Ministre.

Sources Médea

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