« En ce qui concerne les écrivains, on s’interroge encore plus : pourquoi s’en prendre à ces voix sincères et talentueuses qui font honneur à la culture turque d’aujourd’hui ? Cela ne rapportera rien, c’est un mauvais calcul et une publicité désastreuse pour un pays qui se plaint toujours de souffrir d’’une image négative. Et puis, méfiez vous des femmes fragiles ! Asli Erdogan ne l’est qu’en apparence et ce n’est pas demain qu’elle cessera de porter un regard critique sur le monde. » commente dans Le Monde diplomatique Timour Muhidine, enseignant à l’INALCO, directeur de la collection “Lettres turques” chez Actes Sud.
Lundi, un tribunal d’Istanbul a rejeté la demande formulée par la pétition, a indiqué à l’AFP Cihat Duman, l’un de ses avocats, précisant qu’ils allaient faire appel de cette décision auprès de la Cour constitutionnelle.
Dans l’après-midi, quelques dizaines de personnes – dont des journalistes, écrivains et associations de défense des droits de la femme – se sont rassemblées devant la prison pour femmes de Bakirköy à Istanbul où est détenue Asli Erdogan.
L’écrivaine y a été déférée pour « propagande en faveur d’une organisation terroriste », « appartenance à une organisation terroriste » et « incitation au désordre ».
« Elle a besoin du soutien des écrivains internationaux et d’une mobilisation de la société civile », a déclaré à l’AFP Erol Önderoglu, représentant de Reporters sans frontières (RSF) en Turquie. « Il faut continuer à faire pression », a-t-il ajouté,dénonçant un « climat d’arbitraire » créé par l’état d’urgence en Turquie.
Contacté par l’AFP, le porte-parole de la présidence n’a pas souhaité s’exprimer sur le dossier.
06/09/2016
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