Mosconi roi de coeur discret

patrick-mosconi-3153869-jpg_2803720Lecture d’été. « On ne joue pas avec le diable ». Spirale de vie, d’éros et de mort.

Dans notre série des lunettes noires pour mieux voir l’été, nous revenons sur une figure emblématique du roman noir français, qui était il y a peut à Frontignan pour conduire un atelier avec le groupe des femmes de l’épicerie solidaire. Atelier au sortir duquel l’auteur confiait réjoui :  » Ils sont géniaux. C’est un public qu’on n’embarque pas avec des belles paroles. Le préalable à toute chose c’est d’être vraiment avec eux, dans le présent.»

Patrick Mosconi est romancier, scénariste, et peintre. Il a sévi dans l’édition. En 1979, il créé les éditions Phot’œil, et la célèbre collection « Sanguine », qui révèle, au début des années 80, les précurseurs du nouveau roman noir français (néopolar). C’est l’époque où Mosconi découvre Thierry Jonquet, Jean-Bernard Pouy, Patrick Raynal, Jean-Pierre Bastid, Michel Quint, Tonino Benacquista, Gérard Delteil…pour ne citer qu’eux.

L’homme discret et sensible contribue à la diffusion de l’œuvre de Guy Debord. C’est aussi un fidèle compagnon de route de Fred Vargas et un contributeur  à la bonne destinée du FIRN. Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages.

Dans le dernier en date, On ne joue pas avec le diable, paru cette année chez Calmann-lévy, l’auteur met en scène un richissime et cynique homme d’affaire à l’intelligence exceptionnelle. Michaël Turner tire manifestement plaisir des humiliations qu’il inflige à ses semblables et particulièrement aux femmes qu’il séduit pour finalement les pousser dans le lit de son chauffeur Rachid.

Jusqu’au jour où il croise la route de la jeune slave Elena grande amatrice de poker menteur. Le jeu de fascination auquel se livrent les personnages nous entraîne par effet de miroir au coté d’un flic désabusé et admiratif qui file les protagonistes, en dehors des clous,  à la recherche d’une trace d’humanité.

On aurait tort de réduire ce récit à un larmoyant conflit entre bonne et mauvaise conscience, car c’est bien une irrésistible aventure humaine que nous propose Mosconi. Embarqué, on touche un état de conscience permettant d’embrasser plusieurs vérités contradictoires qui sont les faces d’une même vérité, fondamentale et inaccessible…

JMDH

Source : La Marseillaise 12/08/2015

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