Des
Le mouvement, intitulé J Call, pour « European Jewish Call for Reason », doit être officialisé lundi 3 mai à Bruxelles, alors que sa pétition a déjà recueilli plus de 3 700 signatures. Les auteurs du texte s’inquiètent de la situation de blocage au Proche-Orient, demandant l’intervention volontariste de l’Union européenne et des Etats-Unis, alors que « l’existence d’Israël est à nouveau en danger ». Sans nier « la menace des ennemis extérieurs », ils soulignent aussi le « danger » lié à « l’occupation » et à « la poursuite ininterrompue des implantations en Cisjordanie et dans les quartiers arabes de Jérusalem-Est », qualifiées d’« erreur politique » et de « faute morale ».
« UN CRI POUR LA PAIX »
« Notre appel est un cri que nous poussons pour la paix au Proche-Orient avant qu’il ne soit trop tard », a affirmé lundi Michèle Szwarcburt, présidente du Centre communautaire laïc juif de Belgique, lors de la conférence de presse présentant l’appel. « Nous aimons Israël de tout notre cœur, nous voulons qu’il y ait un Etat juif, Israël, et qu’il vive en paix avec ses voisins. Mais nous pensons que le temps joue contre la paix », a-t-elle estimé.
Parmi les signataires figurent notamment Elie Chouraqui, Daniel Cohn-Bendit, Boris Cyrulnik et Bernard-Henri Lévy. Cette position a cependant été critiquée par Richard Prasquier, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France. Selon lui, ce n’est pas à la diaspora juive de décider pour Israël qu’elle est « la ‘bonne’ décision, ce que devraient être les frontières d’un pays que leurs fils et leurs filles protègent ».
Le quotidien israélien de gauche Haaretz a quant à lui publié un éditorial soutenant cette pétition, la comparant au mouvement J Street américain. « Comme dans le cas de J Street, les organisations juives traditionnelles européennes ont critiqué cette initiative, note Haaretz. […] Espérons que le gouvernement israélien ne se joindra pas à leurs récriminations. » Selon le quotidien, « la contribution des militants pacifistes juifs d’Europe est une réponse adéquate, dans leur pays, aux dommages causés par les membres du gouvernement Nétanyahou ».
Le Monde et L’AFP
« Pourquoi je signe l' »Appel à la raison » du collectif J Call », par Esther Benbassa, historienne, directrice d’études à l’Ecole pratique des hautes études, sur Rue89.