Voici
Voilà ce que pourrait être le portrait subjectif d’Aurel : un individu discret dont le dernier opus, Carnets 2008-2009, édité aux éditions Carabas, présente une dimension autobiographique candide et insaisissable.
N’ayant pas la présomption du psychanalyste et le verbe sauvage, nous nous en tiendrons aux pures évidences médicales. Aurel est un gentil garçon. Cela, on le saisit dès la couverture. Comme on n’échappe pas à la force spontanée de son graphisme jaillissant de bonheur et de paisibilité. Une sagesse sereine et musicale, la musique étant comme l’on sait, ou comme l’on devrait savoir, la seconde passion d’Aurel. Ceux qui l’apprennent peuvent se rapporter aux trois BD que le dessinateur a déjà produites, autour de Django Reinhardt, Thelonious Monk, et My funny Valentine, ambiance quoi….
Mais revenons à ces récents carnets. Le titre Chichourle interroge l’inconscient, comme le dessin où figure une religieuse à vélo avec son instrument dans le dos qui paraît essoufflée après un ardent effort. Précision étymologique, le nom Chichourle, qui semble préoccuper l’artiste, est employé dans le Sud de la France. Il vient du fruit du jujubier et désigne également le sexe de la femme.
Parmi les autres pathologies, on relève une prédisposition au décalage dans le temps et l’espace qui ne devrait pas nuire à l’exercice de son métier. Ce jeune travailleur est donc apte à reprendre son travail. Préventivement nous lui préconisons un check-up complet ainsi qu’à tous ses lecteurs qui arborent étrangement un sourire béat.
Jean-Marie Dinh
Chichourle, éditions Carabas, 10 euros
voir aussi : Le site d’Aurel