Avec un score approchant les 60 %, la motion de soutien au gouvernement et à sa ligne sociale-libérale s’impose dans un parti atone. Près d’un adhérent sur deux n’a pas voté.
La motion portée par Jean-Christophe Cambadélis fait mieux qu’escompté. Elle « s’approche des 60% » des votants, indiquait à la presse un haut responsable du PS vers minuit et quart. Les militants socialistes étaient appelés à choisir, jeudi de 17h et 22h, entre quatre textes programmatiques. en vue du congrès du PS de Poitiers (5-7 juin) Selon ce haut responsable, la motion B portée par les « frondeurs » et l’aile gauche du PS « n’atteint pas 30 % » La motion D de Karine Berger ferait autour de 10% et la motion C de Florence Augier entre 2 et 3%, a-t-il encore indiqué.
Un peu plus tôt dans la soirée, Corinne Narassiguin, une des porte-parole du parti s’était déjà félicitée d’avoir « atteint l’objectif qui était d’avoir la majorité absolue », soit plus de 50 %. Marie-Noëlle Lienemann, qui soutenait la motion B des « frondeurs » et de l’aile gauche du PS, avait reconnu également que la motion A de Jean-Christophe Cambadélis avait remporté plus de 50 % et que la motion B, menée par le député Christian Paul, recueillait un score d’environ 30 %.
« Nous sommes la troisième force », a pour sa part revendiqué Karine Berger. Se voulant la « troisième voie », Mme Berger soutient le gouvernement tout en voulant se démarquer à la fois des textes A et B. Elle souhaite une réorganisation complète du parti. Enfin Florence Augier, première signataire de la motion C, veut défendre « les militants de terrain » et s’inquiète d’une « forte défiance vis-à-vis du parti ».
Si le légitimisme traditionnel des militants socialistes a joué, une fois de plus, en faveur de la direction en place et du gouvernement, qui voit ses orientations sociales-libérales confortées, cette dernière ne peut totalement ignorer ni l’importante chute des effectifs qui affecte le PS depuis 2012, ni la faible participation des militants. Peu nombreux à s’intéresser aux débats organisés dans les sections et fédérations, ils n’auraient été que 55 % à participer au scrutin sur les motions.
Sur 10 adhérents socialistes, presque 5 ne se sont pas déplacés et 3 ont voté pour la motion Cambadélis. C’est assez pour revendiquer la victoire et faire la preuve de la faiblesse des « frondeurs » qui ne pourront plus prétendre représenter le parti profond. Le secrétaire national aux élections Christophe Borgel parlait d’« un score de clarification ».
Ce résultat avait été prédit par le communiste Robert Injey, lors de la conférence nationale du PCF, le 8 novembre dernier. S’adressant à ses camarades, dont certains caressait l’espoir d’un changement d’orientation du PS, ce membre de la coordination nationale, en charge de la communication du PCF, les avait mis en garde : « Il y a Cambadélis à la manœuvre (…) Pour ceux qui ont des années étudiantes, rappelez-vous les congrès de ma MNEF… Le prochain congrès du parti socialiste ce sera comme un congrès de la MNEF, c’est verrouillé du début à la fin. »