La mobilisation intersyndicale qui s’est tenue hier devant la direction de la Poste à Montpellier visait à soutenir le postier Olivier Rosay convoqué en conseil de discipline le jour même à Paris. « C’est le secrétaire départemental de Sudptt, précise son homologue montpelliéraine Claude Lacalm. Il est passible de révocation pour avoir exercé sa vocation syndicale. Olivier est victime d’une triple inculpation. On lui reproche une prise de parole illégale, « l’envahissement » du siège de la Poste et le fait d’avoir soutenu des salariés d’Alternative Poste, une boite concurrente qui a déposé son bilan. » Loin d’être isolé, le cas d’Olivier Rosay paraît symptomatique d’une politique qui refuse toute forme de dialogue social tout en accroissant par ailleurs la pression et la charge de travail du personnel. En deux ans, on dénombre pas moins de soixante quatre conseils de discipline dans le seul département de l’Hérault. « On assiste à une politique globale qui vise les droits des salariés à travers l’attaque des représentants syndicaux », analyse Bruno Gagne de la CGT.
Une note a été envoyée pour suspendre l’intervention des inspecteurs du travail pour toutes questions relatives aux conditions d’hygiène et de sécurité jusqu’à fin 2011, indique Claude Lacalm. En attendant la privatisation, on est dans une zone de non-droit que la direction met à profit pour se payer des syndicalistes. L’animateur CGtiste du collectif courrier, Emeric Bazalgette, dénonce les méthodes d’une chasse syndicale ciblée. « Sur le département notamment à Ganges et à Villeneuve Lès Béziers, la direction met en place des organisations qui attribuent des objectifs impossibles à certaines personnes. S’ajoute à cela des procès verbaux quasi quotidiens sur des choses aussi ridicules que d’avoir laissé des miettes de pain sur le siège d’une voiture. » A quand le délit de solidarité ?
Jean-Marie Dinh
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