Journée mondiale de la liberté de la presse. La liberté d’information en danger

Même si notre travail reste très perfectible, cette journée mondiale de la Liberté de la Presse, donne l’occasion de rappeler que la liberté d’info est vitale pour la démocratie.

Nous devons notamment avancer sur l’indépendance des rédactions, la protection des sources, un recul du droit des affaires…

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COMMUNIQUE SNJ-CGT

Pourquoi êtes-vous mal informés ou désinformés ?

Main basse sur les me?dias

1 – Augmentation du nombre de grands me?dias entre les mains de groupes industriels dirigeés par des millionnaires ;

2 – Recul de la concurrence entre les médias, écrits et audiovisuels, économiquement dépendants de quelques groupes (Drahi, Bolloré, Arnault, Dassault, Lagardère) ;

3 – Promotion circulaire entre les différents médias d’un même groupe ;
4 – Confusion grandissante entre information, publicité et relations publiques ;

5 – Aides à la presse prioritairement accordées aux grands groupes entre les mains des industriels ;

6 – Réduction du nombre d’emplois de journalistes inversement proportionnelle à l’accroissement du nombre de supports à alimenter en information, notamment sur le web.

Main basse sur l’information

1 – Précarisation de la profession de journaliste et, en corollaire, perte d’alternatives d’emplois pour les journalistes, favorisant l’autocensure ;

2 – Priorité affichée aux intérêts des propriétaires des médias et de leurs annonceurs publicitaires (aux intérêts croisés) ;

3 – Perte d’autonomie des journalistes et standardisation des contenus rédactionnels ;

4 – Accroissement de la productivité des journalistes et de leurs tâches techniques ;

5 – Perte de confiance des citoyens envers les médias et les journalistes ;

6 – Disparition des rubriques d’information sur les médias ou adoption d’un discours exempt d’esprit critique ; faiblesse de l’apprentissage aux média dans les écoles.

Main basse sur l’espace public

1 – Appauvrissement du discours public et du discours politique, notamment en matière économique, en raison du poids grandissant des intérêts particuliers et des domaines d’influence des propriétaires des médias ;

2 – Pression des groupes industriels contrôlant les médias sur les politiques publiques en matière de régulation et d’encadrement des concentrations, pouvant aller jusqu’au blocage de lois

3 – Politiques publiques, en matière fiscale et législative, favorables aux intérêts des groupes industriels de l’information et de la communication, aux dépens de l’intérêt public ;

4 – Absence de pluralisme et influence grandissante des médias dominants détenus par les groupes industriels de la communication favorisent le façonnement de l’opinion publique ;

5 – Recul des formes d’expression culturelles créatives sous la pression de la pensée unique, imposée à toutes les couches de la société, y compris à la jeunesse ;

6 – Priorité donnée au divertissement et à « l’infotainment », aux faits divers et aux stars autoproclamées (les « people »), de préférence aux débats traversant la société.

 

L’engagement du 3 mai

Le 3 mai a été proclamé Journée mondiale de la liberté de la presse par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1993. Le thème retenu pour cette année 2016 est : « Accès à l’information et aux libertés fondamentales – C’est votre droit ! » Le défi est d’imposer un nouvel ordre de l’information, pour une véritable information citoyenne. Pour cela, le SNJ-CGT appelle à couper « les liens incestueux entre notre profession et les puissances d’argent », comme l’écrivait Albert Camus.

Dans Combat, le 24 août 1944 celui qui devait être couronné du Prix Nobel de littérature, écrivait aussi : « Notre désir, d’autant plus profond qu’il était souvent muet, était de libérer les journaux de l’argent et de leur donner un ton et une vérité qui mettent le public à la hauteur de ce qu’il y a de meilleur en lui. Nous pensions alors qu’un pays vaut souvent ce que vaut sa presse ». Le combat d’Albert Camus n’a jamais été autant d’actualité et les journalistes français sont prêts à le mener à nouveau avec tous les citoyens qui ne s’accommodent plus de la pensée unique et de médias qui se vautrent dans la désinformation.

Tous ensemble, en cette journée mondiale de la liberté de la presse, prenons la résolution de relever le défi de libérer les médias et l’information et de retrouver notre droit de citoyen.

SNJ-CGT

Source SNJ-CGT 03/05/2016

Voir aussi : Actualité France, Rubrique Médias, rubrique Société ,Justice,