Un
Il y a peu j’ai écrit un poème
et comme je suis mineur et avare comme vous le savez
le poème était court
mais je l’ai trouvé trop long
j’en ai effacé quelques lignes
et j’ai dégraissé ça et là
on a dit de moi un jour
que j’étais obsédé par les ratures
et que si je continuais à écrire ainsi
je finirais impuissant et silencieux
certes c’est arrivée
j’ai poursuivi l’amincissement du poème
jusqu’à ce qu’il soit comprimé en une seule phrase, maigre et éteinte
une phrase dont au final
je pouvais me passer aussi
et que ce poème dont je vous ai parlé
demeure une idée morte dans ma tête.
Hussein Bin Hamza poète Syrien
Source : Voix Vives Anthologie Sète 2016 Editions Bruno Doucey
Voir aussi : Rubrique Lecture, rubrique Festival, 100 poètes dans la ville, Voix vives 2016 Les yeux brillants d’un monde vrai !, Sans frontières les poèmes disent l’essentiel, rubrique Méditerranée, Syrie rubrique Livre, Poésie, rubrique Rencontre, Hala Mohammad,