Attaques
Un rapport indépendant le confirme : RFI est une entreprise mise en difficulté
Pour justifier le plan social, la direction de RFI avançait entre autres l’explosion de la masse salariale. Les experts du cabinet Progexa démontrent que ce n’était pas le cas. Le rapport, présenté le 10 novembre 2010 au comité d’entreprise, révèle comment RFI a été volontairement mise en difficulté. Alors que ses dotations publiques (en euros constants) étaient en baisse, RFI s’est retrouvée dans l’obligation d’augmenter les subventions à ses filiales.
– Dotations publiques : 121 M€ en 2005, 112 M€ en 2010
– Subventions aux filiales : 4 M€ en 2005, 11 M€ en 2010.
Le plan social censé assainir les finances de RFI a donc été le moyen de justifier le transfert de ressources financières vers les autres sociétés de l’AEF.
Résultat : RFI est devenue le parent pauvre de l’AEF
À propos des salaires, un exemple : le salarié de RFI (frais de personnels annuels moyens) coûte en moyenne 19% de moins que celui de France 24 et 24% de moins que celui de MCD. Quant à la holding de l’AEF, elle verse à ses employés (14 personnes, dont Alain de Pouzilhac et Christine Ockrent) un salaire 3 fois plus élevé en moyenne qu’à RFI.
Les experts pointent également
Les conséquences sociales du PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) : « la fuite des compétences, l’apparition de risques psychosociaux, la démotivation des salariés » dont 69 sont toujours en attente d’un départ.
Le plan global de modernisation (PGM) s’apparente à « une collection d’intentions avec une incroyable vacuité opérationnelle ». Il s’agit, disent-ils, d’ « un PGM/PSE injustifié et inabouti ».
L’absence d’un contrat d’objectifs et de moyens (COM) clairement défini et signé de RFI, puis de l’AEF, avec l’État.
L’absence de clefs de répartition clairement définies des dotations publiques entre les différentes institutions de l’AEF.
La fusion RFI-France 24 est en train de parachever cette opération d’étranglement budgétaire de RFI.
PS et que dire des chiffres de l’audience ?
Quand la nouvelle direction s’installe, un sondage vient opportunément accréditer la thèse d’une baisse d’audience. Un an plus tard, les sondages sont de nouveau favorables. Ne soyons pas dupes. L’auditoire de RFI est fidèle à sa radio. Le crédit en revient exclusivement aux personnels chargés des contenus et de la technique qui ont su, en cette période troublée, limiter les dégâts de la nouvelle politique.
L’intersyndicale de RFI (SNJ – FO – SNRT-CGT – SNJ-CGT)
Voir aussi : Rubrique Médias, RFI le silence sur les ondes,