Les pratiques des agences immobilières épinglées par l’UFC-Que Choisir

Les pratiques peu louables des agences immobilieres

L’association de consommateurs UFC-Que Choisir a dénoncé mardi 23 août les « pratiques bien peu louables » des agences immobilières françaises, dénonçant de nombreuses violations de la loi. Se basant sur les résultats d’une enquête effectuée auprès de 1 056 agences, l’association de défense des consommateurs affirme que nombre d’entre elles ne respectent pas les informations obligatoires qui doivent être portées à la connaissance des clients.

Selon l’association, près des deux tiers des agences n’hésitent pas à demander des documents strictement interdits : attestation de l’employeur (46 %) ou du précédent bailleur (10 %), ou encore photographie d’identité (10 %). Les honoraires des agences n’étaient pas visibles depuis l’extérieur pour 21 % des agences, alors que cette obligation est vieille de vingt ans. De plus, près de quatre mois après l’entrée en vigueur de l’obligation d’affichage du DPE (diagnostic de performance énergétique), seules 72 % des agences respectaient la loi.

 

« La profession est en pleine illégalité »

Les honoraires acquittés par les locataires (en moyenne 93 % du loyer mensuel hors charge) sont également jugés prohibitifs alors que, selon UFC-Que Choisir, le locataire ne doit à l’agence que la seule rédaction du bail. Une affirmation démentie par le président du réseau d’agences Century 21, Laurent Vimont, qui rappelle que « comme l’indique la loi, les honoraires sont répartis uniformément entre locataire et bailleur ».

Enfin, alors que la situation financière du candidat locataire était confortable, l’absence de garant a posé problème dans 28% des cas. Pour Alain Bazot, président d’UFC-Que Choisir, « la profession d’agent immobilier est en pleine illégalité et dans une immunité totale ».

L’enquête d’UFC-Que Choisir a été menée par des bénévoles du 14 mars au 2 avril auprès de 1 056 agences autour d’un scénario unique : aider un jeune membre de sa famille dans sa recherche d’un 2 pièces de 40 m2 à louer. Le soi-disant candidat locataire avait un dossier répondant aux obligations légales et gagnait trois fois le montant du loyer mais n’avait pas de garant.

LA Fnaim ne nie pas des abus

La Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) ne nie pas « le fait que des abus existent mais cette quête excessive de garanties de la part des agences n’est pas un excès de zèle mais bien pour garantir les bailleurs », affirme à l’AFP son président, René Pallincourt.

M. Pallincourt « s’insurge contre tout honoraire fixé réglementairement », une demande de l’UFC-Que Choisir, car « cela reviendrait à remettre en cause le principe de la liberté des prix et des services mis en place en 1986 ».

La Fnaim rappelle qu’elle va présenter, lors des états généraux des professions immobilières le 13 septembre, « des mesures en faveur d’une organisation de l’ensemble de la profession, fidèle au respect des intérêts des consommateurs ».

 

Bientôt des mesures gouvernementales ?

« Les dérives relevées par UFC-Que Choisir ne sont pas acceptables mais les constatations ne portent que sur un échantillon de professionnels. Il faut donc se garder de jeter l’opprobre sur toute une profession qui consciente de certaines dérives a organisé une réflexion pour lutter contre ces abus », déclare à l’AFP le secrétaire d’Etat au logement, Benoist Apparu.

M. Apparu annonce que « le gouvernement prépare des mesures », non détaillées, « pour protéger les consommateurs et soutenir ceux des professionnels qui s’engagent sur la qualité du service rendu ».
Mais le projet de loi du ministère de la justice sur les professions immobilières, qui à l’origine prévoyait la création d’un ordre chargé notamment de la déontologie et des exclusions pour les membres indélicats, n’a plus aucune chance d’être examiné par le Parlement avant l’élection présidentielle de 2012, selon des sources proches du dossier.

AFP

Voir aussi : Rubrique Société, Consommation,